REGARDS DU SUD (R35)

35ème émission : diffusion les 1er mardi du mois à 20h30

« Radio Voix du Béarn » 95,10 Mhz, le 1er avril 2008

http://jackdesendets.blogspot.com

 

Thème :

Le surréaliste Grenelle de Kokopelli

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous. Il y a quelques jours, j’hésitais sur le thème de ce mois, et même sur le devenir de cette émission, qui s’adresse à tous ceux qui se sentent impliqués et qui, en conscience, répondent oui aux deux questions suivantes : Souhaitez-vous un monde plus humain et plus fraternel ? Souhaitez-vous un avenir pour vos enfants et vos petits enfants ? Devant le temps que je passe à ces émissions, devant d’autres engagements, d’autres sollicitations impératives, devant les années qui s’accumulent sur les épaules progressivement et inexorablement, je me suis interrogé : cette émission sert-elle à quelque chose ? Est-elle utile à quelqu’un ? A quoi bon s’occuper du sort du monde ? Et puis, je suis allé, à mi-mars, comme l’an passé au salon bio écolo parisien « Vivre autrement », pour tenir le stand de « Terre et Humanisme ». Nous étions plusieurs stands de la même grande famille ouverte : Les Amanins, les Amis de Solan, etc… et aussi Kokopelli. C’est là que, dans la richesse des échanges, je me suis empli d’énergie et j’ai découvert un remarquable ouvrage initialement écrit en 2004, avec un titre fort : « Ensemble sauvons notre planète » dans la collection « Guy Trédaniel Editeur ». Préfacé par Jean-Marie Pelt, l’auteur Marie-Florence Beaulieu, que je salue très amicalement, a donné la parole à trente-six spécialistes, acteurs et experts, pour créer une synergie des connaissances actuelles, informer des réalités cachées des « progrès technologiques », dénoncer leurs dangers sur l’Humanité et trouver des solutions salutaires à sa survie. Et là, Euréka, j’avais réponse à ma préoccupation de passer moins de temps à préparer mes émissions, tout en poursuivant celles-ci en mettant en lumière les informations, propositions, témoignages d’associations, de personnages, de faits porteurs d’espoir pour avancer vers plus d’humanité.

C’est dans ce cadre-là qu’aujourd’hui, cette 35ème émission est intitulée : « Le surréaliste Grenelle de Kokopelli ». J’aurai aussi pu l’appeler « Assassinat des Semences de la Vie », ou encore « Kokopelli, le pot de terre contre le pot de fer ». Auditeurs, lecteurs, soyez attentifs, nous sommes dans un drôle de monde, vous le savez bien, un monde de plus en plus malade, nous le constatons chaque jour, un monde où chacun a sa partition à jouer. Dualité du monde, où partout les pots de fer, c’est-à-dire les mafias, les criminels, des multinationales avides, les corrompus, les inconscients, les insouciants, les ignorants, etc…  la part d’égoïsme et d’obscurité qui est en chacun de nous, tout cela, pots de fer, s’affrontent aux malheureux pots de terre, qui sont tous ceux qui, de par le monde et dans tous les domaines, essaient avec force et courage de faire avancer notre humanité, ces pots de fer s’affrontent aussi à la part de générosité et de lumière qui est au cœur de chacun d’entre nous. 

Cette émission se centrera sur un délirant surréalisme en cours, pour en comprendre et en démonter tous les mécanismes : au moment où la biodiversité est, semble-t-il à l’ordre du jour, où semble-t-il un Grenelle de l’environnement a eu lieu, l’un des plus beaux et représentatifs exemples d’acteurs de la biodiversité, l’association Kokopelli, est scandaleusement condamné. Il sera donc question dans cette 35ème émission de Kokopelli avec un fil directeur chronologique en trois temps (2004, 2007 et aujourd’hui 2008) :

-un 1er temps, enregistré je pense en 2004, l’interview témoignage de Dominique Guillet, le président de Kokopelli, extrait de l’ouvrage de Marie-Florence Beaulieu « Ensemble sauvons notre planète »,

-ensuite en 2ème temps, un texte intéressant d’octobre 2007 de Dominique Guillet,

-et enfin un 3ème court temps, le pot de terre ayant été condamné en janvier 2008, juste avant son exécution, un texte de Raoul Jacquin, qui est aussi en responsabilité à Kokopelli. 

 

En préalable, faisons tout de suite connaissance avec Kokopelli, qui dispose d’un site internet   http://www.kokopelli.asso.fr . Le mieux est d’évoquer l’ouvrage emblématique qui s’appelle

 “ Semences de Kokopelli ”, et qui en est à sa septième édition. C’est un bel ouvrage
en grand format, avec 648 pages couleur, 927 photos, un magnifique cadeau pour tout jardinier potentiel ou expérimenté. C’est plus qu’un ouvrage, c’est un monument. L’auteur est Dominique Guillet et l’introduction de Jean-Pierre Berlan, directeur de recherches à l’INRA.

C'est un manuel de production de semences pour le jardin familial avec des informations très détaillées permettant à tous les jardiniers et maraîchers, de produire leurs propres semences en toute pureté variétale. "Semences de Kokopelli" présente aussi une analyse précise des processus d'érosion génétique, pour chaque espèce alimentaire, ainsi que des informations récentes quant à la présence de plantes transgéniques alimentaires dans diverses parties du monde. Cet ouvrage présente aussi une collection planétaire de 2700 variétés et espèces principalement alimentaires. Ce monumental ouvrage est un hommage à la beauté de la diversité alimentaire et un hommage au génie paysan qui, par un labeur incessant de milliers d’années, a accompagné cette création variétale.

 

Entrons maintenant dans le premier temps situé en 2004, avec l’ouvrage de Marie-Florence Beaulieu et son interview de Dominique Guillet, président de l'association Kokopelli, et semencier bio.

Q-Dominique, comment l'idée géniale de protéger la diversité a-t-elle vu le jour ?

C'est en 1991 que j'ai pris conscience du rôle important que jouait la biodiversité alimentaire dans la santé. Je me suis engagé dans cette voie afin de permettre aux personnes déjà sensibilisées par les médecines douces -mon activité à l'époque consistait à créer des élixirs floraux (connus également sous le nom de fleurs de Bach) -, de prolonger leur démarche en optant pour une alimentation biodiversifiée.

J'étais de plus, effaré par la main mise des multinationales de l'agrochimie sur le secteur des semences.

Plusieurs associations se sont rassemblées en 1991 pour acheter dans l'Allier, près de l'école Steiner de la Mhotte, un très grand domaine agricole afin de développer des activités d'orientation anthroposophique. C'est à ce moment-là que nous avons décidé de créer un jardin botanique servant de réinsertion sociale pour des personnes en grande difficulté qui m'étaient adressées par les organismes officiels. Au plus fort de l'activité, c'étaient 45 personnes en réinsertion qui oeuvraient à produire des semences bio d'anciennes variétés sur une vingtaine d'hectares. Il s'agissait d'un projet-pilote européen et l’objectif était de conjuguer la protection de la biodiversité et la réinsertion sociale.

Mais en 1996, le bilan a dû, hélas, être déposé par manque de soutien des institutions publiques, ce manque de soutien étant dû principalement au fait que nous soyons dans la mouvance des écoles Steiner et au fait également qu’en 1991, on parlait beaucoup moins que maintenant de protection de biodiversité, et encore moins de biodiversité alimentaire.

Parallèlement j'ai fondé « Terre de Semences » en 1994 pour donner une base économique à cette activité dans le but d'une commercialisation par correspondance, auprès des jardiniers, dans des expositions, les magasins bio, etc....

Q. Pourquoi « Terresde Semences » a disparu ?

« Terre de Semences » devenait de plus en plus connu en Europe et nous étions même distribués par de grandes chaînes de jardineries, telles que Delbard et Botanic ; nous avions même de très précises propositions de la part de la direction de Jardiland. C’en était trop pour les pouvoirs publics et une certaine grande fédération de semenciers qui voyaient d'un mauvais oeil l'implantation de Terre de Semences dans des circuits autres que marginaux.

N'oublions pas que la majorité des variétés anciennes de Terre de Semences étaient illégales (du moins du point de vue de la législation imposée aux citoyens par un groupuscule de multinationales siégeant dans les commissions d'État !) car non inscrites dans le catalogue officiel.

En décembre 1997, le ministère de l'agriculture avait créé un « catalogue pour variétés amateurs », soi-disant pour assouplir la législation. Il nous fallait payer 220 € par variété et nous en avions à l'époque 800...

Il nous fallait, en fait, prouver que les variétés avaient 20 ans d'âge, prouver la D. H. S., détermination, homogénéité, stabilité ; et je ne crois pas en ces concepts issus du réductionnisme occidental car la vie est évolution et les anciennes variétés potagères ne s'inscrivent pas dans les cadres rigides d'une pseudo science strictement matérialiste.

De plus, nous avions interdiction de vendre nos semences aux maraîchers et aux professionnels de l'agriculture.

Q. Quand l’association Kokopelli a-t-elle vu le jour ?

Elle a été créée en mai 1999, alors que les menaces vis-à-vis de Terre de Semences commençaient à s'intensifier de la part de certaines interprofessions et des services de l'État.

Q. Comment se porte Kokopelli ?

Au moment où l'on donnait des semences en échange d'une adhésion, nous comptions 6000 adhérents. Aujourd'hui ce nombre est de 3000.

D'un point de vue économique, l'association Kokopelli ne survit que parce que mon ouvrage se vend à 5000 exemplaires par an et parce que les adhérents nous soutiennent, en particulier sur nos projets Tiers-Monde.

Il est impossible de pouvoir générer une quelconque prospérité économique en vendant des semences bio d'une gamme large de 900 variétés. C'est un travail d'utilité publique qui devrait être financé par les institutions. Au lieu de cela, des sommes gigantesques sont détournées au profit des multinationales pour la recherche sur les OGM. De plus, non seulement, on ne nous aide pas mais, au jour d'aujourd'hui, nous sommes harcelés par les services de la Répression des Fraudes sur plainte déposée par la même grande fédération de semenciers...

Sur ce scandaleux harcèlement, je vous propose une première pause musicale.

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Q. Quels sont les objectifs de Kokopelli ?

 C'est une « banque vivante de semences » unique en Europe. La collection de variétés qu'elle offre aux jardiniers est unique au monde. Notre objectif est la « libération de la semence et de l’humus » afin que la Semence puisse à nouveau être un objet de don, d’échanges et de convivialité.

Q. Quels sont les différents axes de votre action ?

Les buts de l'association sont :

- de promouvoir la conservation de la biodiversité en remettant en valeur, dans les pays européens, une collection planétaire d'anciennes variétés pour potagers et jardins, et en la rendant de nouveau accessible aux jardiniers.

- de créer un réseau de jardiniers impliqués dans la conservation des anciennes variétés potagères.

- d'aider le Tiers-Monde à développer des techniques d'agroécologie par le don de semences traditionnelles et par la mise en place de réseaux paysans de production de semences et de centres de ressources génétiques.

Q. Dévoilez-nous le symbole de Kokopelli !

C'est un joueur de flûte bossu ; il est un symbole de fertilité connu depuis des millénaires dans les trois Amériques. Sa bosse est, en fait, un sac de semences, et tout en semant les graines cachées au creux de sa bosse, il chante et il joue de la flûte. Il insuffle, ainsi dans les semences, le souffle de la vie.

Face aux forces de destruction qui se déchaînent en ce moment sur la planète, ce symbole représente pour nous de l'espoir d'une Terre à nouveau fertile et de semences porteuses de vie.

Q. Pouvez-vous nous expliquer l'hybridation ? En quoi consiste ce processus ?

C'est un sujet trop complexe à aborder en quelques mots. Je renvoie le lecteur aux travaux de Jean-Pierre Darlan qui démontre magistralement la supercherie des hybrides modernes, en particulier le mythe de hétérosis ou vigueur hybride.

Ce qui n'est pas une mythologie, c'est le marché captif que créent les hybrides F1 : ce sont des variétés dégénérescentes qu'il est impossible de ressemer. L'argument de vente tenu aux paysans par les multinationales de l'agrochimie est que ces hybrides sont plus productifs, le but ultime étant d'obliger les paysans à acheter leurs graines tous les ans.

D'un point de vue historique, notons la synchronicité magnifique de l'introduction par Rudolf Steiner en 1924 de l'agriculture biodynamique en Europe alors que Henri A Wallace (qui allait devenir ministre de l'agriculture et ensuite vice-président des USA) créait le premier hybride de maïs en 1923 et créait Pioneer Hi-Bred, un des plus gros semenciers du monde. Bien avant Monsanto, Mr Wallace avait fort bien compris les avantages de la politique des bureaux adjacents : un petit tour de manège dans l’exécutif et un petit tour de manège dans l'économique ! Rudolf Steiner donna son « cours aux agriculteurs », qui impulsa la biodynamie, suite à une question précise sur la dégénérescence des semences. En 1924 les paysans souffraient déjà de l'érosion génétique.

Q. Certains font l'amalgame entre la technique OGM et la technique de l'hybridation. Pouvez-vous éclairer le lecteur ?

Là aussi, c'est un domaine très complexe à aborder. Les OGM ne sont que la continuation logique, du point de vue de la science réductionniste, des techniques d'hybridation forcée en champs ou artificielle en laboratoires.

Il est également intéressant de mentionner, à ce sujet, que Pfeiffer, qui introduisit la biodynamie aux États-Unis et qui créa la méthode d'analyse sensible connue sous le nom de cristallisations sensibles, comparait déjà, en 1950, les techniques modernes d'hybridation à la dissociation de l'atome. Pfeiffer avait fort bien anticipé ce que sont réellement les OGM : une technique de dissociation du vivant.

Q. Qui est à l'origine de la disparition des variétés anciennes ?

Ce sont les multinationales qui l'ont systématisée en se donnant un cadre juridique lors de la création de l’UPOV (Union Internationale pour la Protection des Obtentions Végétales) en 1961 avec la Convention de Paris. Déjà les multinationales contrôlaient l'essentiel de la chaîne alimentaire : les fertilisants, les herbicides, les pesticides, etc... et avaient commencé à mettre la main sur les chaînes de distribution.

Seule la semence manquait. Pour s'en emparer, elles ont imaginé un cadre juridique qui stipulait que toute variété nouvellement créée obtiendrait un brevet commercial de 20 ou 25 ans et ont racheté les grands noms de la semence : un millier de semenciers en l’espace de 30 ans.

Q. Rappelez-nous comment se présentaient les semences dans le passé.

Par exemple, en 1865, le catalogue Vilmorin-Andrieu comportait 50 pages de variétés de petits pois ! On peut y voir une pléthore de laitues, de choux, de carottes, de navets, avec des variétés qui portaient souvent des noms de villages. Il existait également 3000 variétés de pommes en France.

En Inde, par exemple, on comptait 100 000 à 200 000 variétés de riz. Chaque village ou presque possédait sa variété. Aujourd'hui, il n’en reste que 50, après 40 ans de pseudo-révolution verte.

Toutes les variétés anciennes, pourtant parfaitement adaptées à chaque terroir, ont été éradiquées entièrement, mais surtout à partir de 1961 : 98 % des anciennes variétés potagères ont disparu des catalogues officiels ou commerciaux.

Q. Parlez-nous du catalogue officiel.

Il s'agit de la liste nationale gérée présentement par le GNIS ( Groupement National Interprofessionnel des Semences), créé en 1941. Le GNIS a été remanié en 1961. Cette année 1961 fut un très grand cru pour les adeptes du marché global : création de l'OCDE ; création de l’UPOV avec la Convention de Paris ; création de l'Alliance pour le Progrès de John Kennedy pour propager l'évangile du libéralisme dans les pays du Sud ; début de la révolution verte, une des plus grandes supercheries de l'agriculture moderne qui allait ruiner le tissu social, la biodiversité et l'environnement de très nombreux pays du Sud.

Bref, toute variété de légume ou de céréale produite pour la consommation ou la semence doit être inscrite dans ce catalogue officiel.

Peu à peu, les géants de la semence ont fait disparaître des catalogues les anciennes variétés en les remplaçant par des hybrides F1 qui génèrent un marché captif.

C'est un magnifique tour de prestidigitation. Jean-Pierre Berlan le compare à une législation promue qui serait faite par les marchands de chandelle afin d’interdire l'usage des fenêtres et l'accès au soleil.

On peut se poser la question essentielle de savoir de quoi se mêle l'État à légiférer sur le domaine des semences.

Q. Comment transmettez-vous vos messages ?

Nous donnons, dans de nombreux pays, des séminaires destinés aux paysans qui retrouvent, ainsi, les savoir-faire d'antan quant à la production de semences et à la protection de la biodiversité.

Q. Quel accueil recevez-vous de la part des agriculteurs des Pays du Sud particulièrement ?

A l'heure des OGM qui font dramatiquement leur arrivée en force dans certains pays, l'accueil est excellent.

Q. Comment aidez-vous les Pays du Sud ?

En promouvant des banques communautaires de semences. Nous en avons créé une en Inde du Sud, dans la Tamil Nadu : une banque de semences de 60 m² environ entourée de jardins de production de semences où l'on utilise des techniques très simples, comme des minitunnels en bois ou en fer recouverts d'une moustiquaire pour éviter les hybridations intervariétales. On produit donc des semences, on les met en sachet et on les distribue gratuitement aux paysans.

Nous voudrions renouveler l'opération au Mexique en 2005, mais nous manquons d'argent. Or, nous ne demandons presque rien : avec 80 000 €, on crée sans peine un mini centre de ressources génétiques.

Q. Vous organisez une campagne d'une grande originalité : « Adoptez une semence » pour garantir la préservation de la biodiversité si chère à de nombreux intervenants de cet ouvrage. Pouvez-vous nous parler de cette action ?

Elle consiste à demander à nos adhérents de parrainer une variété ancienne qui constitue un patrimoine pour l'Humanité.

Ils choisissent une espèce - courge, tomate, chou, etc... - et Kokopelli leur attribue une variété qu’ils s'engagent à cultiver des années, ou même ad vitam aeternam.

Q. Mais vos activités ne s'arrêtant pas l'Hexagone, pouvez-vous nous parler de votre campagne : « Semences sans Frontières » au bénéfice du Tiers-Monde ?

Pour Semences sans Frontières : nous demandons à nos adhérents de produire des semences que nous envoyons à des communautés paysannes du Sud qui nous les demandent.

En 2001 et 2002, par exemple, l'association Kokopelli a envoyé 150 000 sachets bios d'anciennes variétés vers de nombreuses communautés rurales et associations paysannes du Tiers-Monde.

À l'automne 2003, ce sont ainsi des centaines de milliers de petites graines qui ont été acheminées vers le Pérou, le Guatemala, la Colombie, l’Équateur, le Congo, le Burkina Faso, la Namibie, le Brésil, le Niger, la Mauritanie, l'Inde, Madagascar, les Tibétains.

Q. Quels résultats concrets avez-vous obtenus de cette campagne ?

Cette campagne, que nous avons initiée au sein de notre réseau d'adhérents et d'amis, commence à porter ses fruits, et les colis de semences s'acheminent petit à petit.

Au Sénégal, près du fleuve, des dynamiques sociales ont été impulsées et ont porté fruit :80 hectares sont maintenant en culture. Le projet de centre de ressources génétiques suit son chemin et Kokopelli a financé l'achat d'une grosse moto pompe.

Au Brésil, l'antenne de Kokopelli vient de recevoir un don de la Fondation « Pour une Terre Humaine » afin d'initier ses programmes de recherches avec des associations paysannes.

C’est sur ces distributions de semences de vie dans notre vaste monde, et dont j’ai été témoin ému au Mali en 2006, que je vous propose une seconde pause musicale.

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Q. Quels sont les objectifs recherchés par le centre de ressources génétiques que vous avez créé près de Pondichéry en Inde ?

Le bâtiment du centre de ressources génétiques d’Annadana à Auroville, dans le sud de l'Inde, impulsé par Kokopelli et financé par la Fondation « Pour une Terre Humaine » vient d'être achevé et est maintenant opérationnel.

Annadana continue de produire des semences pour les paysans et a mis en place un intense programme de formation destiné aux techniciens et animateurs d'associations paysannes et d'O.N.G.

Q. A l'heure des scandales qui ont éveillé les consciences, la sécurité alimentaire est devenue une préoccupation majeure pour nos concitoyens. Avez-vous constaté un regain pour le jardin potager au travers de la vente de graines ?

Nous avons publié « Les semences de Kokopelli », manuel de production de semences pour le jardin familial, ainsi que la présentation de la collection de nos variétés qui sont disponibles aux jardiniers et ONG.

Nous souhaitons dynamiser, grâce à cet ouvrage, des processus d'autonomie au sein du jardin familial, quant à la production de légumes et à la conservation des semences traditionnelles.

Q. Kokopelli est-elle seule dans ces actions ?

Non, de nombreuses associations, fondations et O.N.G. investissent beaucoup d'énergie et d'argent à lutter, à juste titre, contre la pollution, la mondialisation et les organismes génétiquement modifiés.

Cependant cela fait des années que nous tentons de faire prendre conscience aux différentes organisations militantes qu’il ne sert à rien de lutter contre les transgéniques si, en même temps, on ne favorise pas le renouveau des anciennes variétés et la protection de la biodiversité alimentaire ou, du moins, de ce qu'il en reste après 30 années de vandalisme !

Aujourd'hui, retirez du marché planétaire les semences hybrides et les semences transgéniques, et vous aurez quasiment un désert !

Q. Face à la réglementation restrictive et à l'offensive des multinationales, quelles sont vos inquiétudes pour l'avenir de Kokopelli ?

Nous avons l'inquiétude de ne pas pouvoir continuer longtemps à assumer la gestion d'une telle collection pariétale sans soutiens financiers conséquents et durables.

Cela fait 10 ans maintenant que nous luttons pour préserver les ressources génétiques dans le domaine alimentaire. La promulgation du décret de décembre 1997 (créant un catalogue national pour l'inscription des variétés potagères « amateurs » selon des conditions scandaleuses) et la menace subséquente du Service de la Répression des Fraudes, nous obligeant à fermer Terre de Semences dont les semences (issues de l'agriculture biologique et biodynamique) étaient distribuées dans toute l'Europe.

Mais les multinationales siègent dans le Comité Technique Permanent de la Sélection et contrôlent les semences : la boucle est bouclée.

Cela signifie que ceux qui contrôlent la semence contrôlent la chaîne alimentaire et, par là même, l'humanité entièrement.

Les multinationales ont fait un grand ménage dans le secteur semencier : elles l’ont totalement racheté. Elles ont éradiqué systématiquement, des catalogues nationaux, les anciennes variétés fixées pour les remplacer par des hybrides stériles ou dégénérescents, se créant ainsi un marché captif royal : les maraîchers, les agriculteurs et les jardiniers doivent racheter leurs semences tous les ans.

D'un point de vue social, c'est une perte totale d'autonomie pour les « gens de terre ». D'un point de vue écologique, c'est une catastrophe irréversible.

Terre de semences a fermé ses portes gentiment et sans faire trop de remous. Ce n'est qu'une vaguelette de plus dans une marée déferlante de scandales alimentaires, de pollutions en tout genre, de perturbations climatiques, de destruction insensée du cheptel, de migrations massives de populations africaines succombant à la sécheresse et à la famine, etc...

Kokopelli continue de porter le flambeau, mais pour combien de temps ? En effet nous sommes dans une situation extrêmement fragile car le fonctionnement de l'association ne repose pas sur des bases financières solides.

Q. Quels sont les canaux de vente de vos semences ?

Nous ne pouvons plus être présents au sein de la distribution « conventionnelle » dans la mesure où nous refusons purement et simplement de payer 220 € par variété pour l'inscription au catalogue officiel.

Notre travail reste donc totalement illégal mais nous osons espérer que les services de l'État n'attaqueront pas une association qui fait un travail d'utilité publique pour la protection de la biodiversité alimentaire !

Et ce, d'autant plus que la France est cosignataire, avec 48 autres pays, d'un grand traité sur la protection de la biodiversité alimentaire et qui a pris force de loi en juin 2004. C'est le comble de l'hypocrisie : la France signe un traité sur la protection de la biodiversité de nos plantes alimentaires d’une part, et d'autres part, essaye d'éliminer les petits semenciers qui font un travail réel de protection des anciennes variétés.

Q. Nous avons compris que la biodiversité est capitale. Vos actions de protection sont-elles financées ?

On ne nous octroie aucun moyen financier alors que des budgets considérables (par exemple le programme Génoplante subventionné à 70 % par de l'argent public) sont alloués aux multinationales au titre de la recherche sur le transgénique.

La Commission Européenne vient de quintupler les budgets attribués à la protection des ressources génétiques. Comme à l'accoutumée, sur le terrain, nous n'en verrons pas l'ombre d'un euro ! Nous ne demandons pas la charité, mais seulement d'être soutenus financièrement dans notre tâche de préservation d'un patrimoine de l'humanité pour le futur de nos enfants. Nous avons parfois le sentiment amer que la lutte contre toutes les dérives de la société occidentale est devenue un fonds de commerce de plus qui génère des flux financiers, qui passionne les foules, qui permet de vendre de la presse et qui crée de l'emploi.

Il semblerait que l'on se soucie beaucoup moins des associations qui oeuvrent de façon constructive à mettre en place des alternatives pour le futur et à impulser des « espaces de résistance fertile » qui permettront de réinvestir, plus tard, le territoire.

Kokopelli, telle la fourmi besogneuse, travaille en lien avec une réalité non virtuelle : la Terre. La biodiversité, pour être sauvée, doit être cultivée. Nous n'avons pas beaucoup de temps, telle la cigale ludique, d'enchanter les médias, les foules, les cercles politiques et les institutions sérieuses avec des beaux discours, des reportages percutants, des photos saisissantes et des témoignages poignants.

Il y a une dizaine d’années, la Fondation de France nous avait offert son soutien pour impulser cette dynamique de préservation du patrimoine génétique. Ensuite, la fondation Goldsmith nous octroya une petite subvention.

Ensuite Kokopelli fut également lauréat de la Fondation Denis Guichard (sous l'égide de la Fondation de France) qui récompense chaque année les personnes oeuvrant pour l'écologie.

Tout cela est magnifique mais strictement insuffisant. C'est un appel au secours que nous lançons maintenant aux différentes ONG, associations et fondations susceptibles d'entendre notre message. C'est un SOS que nous adressons à tous ceux qui luttent pour un futur fécond et pour dynamiser des espaces de résistance fertile !

Nul besoin de dire que nos actions dans le Tiers-Monde ne sont absolument pas subventionnées.

La FAO et de nombreuses autres institutions organisent des pléthores de congrès, à grands renforts de millions de dollars pour discourir de la « faim dans le monde », de la « lutte contre la malnutrition », de « développement durable », etc.... Il leur arrive même parfois de conclure, génialement, que la seule solution à la malnutrition dans les zones rurales des pays pauvres est de promouvoir le jardin familial ! Il doit être réconfortant pour les pays pauvres de voir que les pays riches mettent à leur disposition une palette d'experts brillants qui vont les développer avec brio et durablement.

L'association Kokopelli a besoin d'être soutenue afin de pouvoir continuer à enchanter les jardins familiaux par de belles semences de vie en France, en Europe, et sur toute la planète.

Q. L'association Kokopelli, de par son engagement à libérer la semence et l’humus, a été récemment assignée au tribunal par l'État pour « vente de semences illégales... ». Le Groupement National Interprofessionnel des Semences et la Fédération Nationale des Producteurs de Semences et Plants se sont constitués partie civile. Comment la justice a-t-elle statué ?

Tous trois ont été déboutés. En tant que président de Kokopelli, j'ai été relaxé, et l'État a été condamné aux dépens. Le tribunal d'Alès a étayé son jugement en considérant que l'État français ne respectait pas la législation européenne relative à la protection de la biodiversité cultivée.

C'est un bon début. Une réappropriation de la biodiversité citoyenne de la semence devrait permettre une juste et définitive liberté de semer le patrimoine végétal et culturel des générations à venir.

Q. Avez-vous des raisons d'espérer en un avenir meilleur pour la biodiversité, la sécurité alimentaire et l'indépendance ?

A l'opposé du modèle stéréotypé et stérile que l'on entend nous imposer, nous pouvons - et devons - oser rêver d'une planète avec des semences libres cultivées dans le respect de l'environnement, avec des enfants qui ne meurent plus de faim, avec des jardins et des champs source de vie et de diversité.

Souvenons nous que le mot générosité a la même racine que le mot génétique et génome !

Les semences sont notre héritage ; elles sont la voix de nos ancêtres, elles sont un bien inaliénable que nous devons transmettre, à notre tour, à nos enfants.

Elles sont le cadeau de la Vie à elle-même.

Merci Dominique, merci Marie-Florence.

C’est sur ce cadeau de la Vie à elle-même que nous positionnons notre ultime pause musicale.

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Voila, maintenant déroulons un peu plus le temps et arrivons en 2007. Nous venons de voir ce qu’était, il y a trois, quatre ans Kokopelli, et ce qu’étaient les espoirs de son président Dominique Guillet. Le temps a passé, et il est intéressant de donner à nouveau la parole à Dominique à travers des extraits d’un texte écrit en octobre 2007 et disponible en intégralité sur son site. Mais d’abord un mot sur le contexte de ces récentes années, avec quelques épisodes des combats pot de fer contre pot de terre, qui nous concernent vitalement tous. Rassurez-vous, je serai bref : le 9 décembre 2005, l'Association Kokopelli a été assignée à comparaître auprès du Tribunal de Grande Instance de Nancy …puis relaxée par le tribunal d’instance d’Alès, puis la Cour d’Appel de Nîmes est saisie en appel par le Parquet, …etc., puis l’affaire est plaidée le lundi 19 novembre 2007, et le jugement était attendu alors pour le 14 janvier 2008.

C’est donc en octobre 2007, avant ce procès, que Dominique s’exprime et je cite quelques extraits :

« Nous sommes au coeur d’une extinction planétaire. …Et cette fois-ci, point de météore à l’horizon, c’est l’humanité qui sombre dans la démence : elle souille son nid, ce qu’aucune autre espèce planétaire n’est capable de faire… Tous les jours des centaines d’espèces disparaissent, tous les jours des dizaines de milliers d’enfants meurent de faim. L’humanité s’est cancérisée et un manteau de désertification recouvre inexorablement la planète. La biosphère est à l’agonie et les événements de 2007 constituent un pas de plus sur le chemin vers l’extinction globale :

1-Le Titanic Agricole est en train de sombrer et les premières déferlantes du “tsunami alimentaire” que nous annoncions commencent à se faire sentir. Les prix sont à la hausse vertigineuse, les récoltes sont médiocres ou complètement anéanties et les stocks sont au plus bas ou inexistants. Cette crise alimentaire, Pierre Rabhi, qui est vice-président de l’Association Kokopelli, l’évoque depuis une quinzaine d’années. La nourriture se fera de plus en plus rare de par la désertification généralisée, de par la stérilisation des sols par l’agrochimie, de par les bouleversements climatiques, de par l’augmentation de la population mondiale, de par la perte de la biodiversité agricole et de par la folie des nécro carburants végétaux que certains inconscients (ou criminels) continuent de promouvoir en prétendant qu’ils ne mettent pas en danger la sécurité alimentaire. Ce sont, bien sûr, les pauvres qui dans un premier temps vont souffrir le plus de cette insécurité alimentaire grandissante, les pauvres de l’occident, en nombre sans cesse croissant et puis la petite paysannerie du sud, dont l’agriculture de subsistance a été éradiquée par la globalisation et par les agricultures industrielles du nord archi-subventionnées. De par l’épuisement des réserves, la “charité” de l’aide alimentaire risque même de décroître et puis de disparaître...

2-Les bouleversements climatiques se sont dramatiquement accentués: mais s’il est vrai que la banquise arctique est en pleine débâcle et prend l’eau, on assiste davantage à un changement climatique global qu’à un réchauffement. Ce serait même plutôt une disharmonie fondamentale des cinq éléments de la philosophie pérenne: quelque part sur la planète, il fait ou trop chaud, ou trop froid, ou trop humide, ou trop sec et le bois brûle.

3-La bulle financière et immobilière, qui est une insulte permanente à la misère humaine, n’a pas encore complètement éclaté parce que les grands gangsters de la finance internationale en ont décidé ainsi en sommant leurs banques régulatrices “d’injecter” en l’espace de quelques jours des centaines de milliards de dollars ou d’euros sans que les grands médias aient posé la moindre question pertinente quant à la nature, à l’origine et à la destination de ces liquidités injectées. 

4-Et s’il était encore besoin d’un signe des temps: l’Abeille, une des quintessences de la co-évolution entre l’humanité et la nature, se meurt. L’abeille, dans sa générosité, non seulement confère à l’espèce humaine cinq de ses trésors (le miel, le pollen, la gelée, la propolis et le venin) mais elle constitue aussi l’un des vecteurs principaux de la pollinisation des cultures potagères, fruitières et fourragères. Les abeilles disparaissent de la planète et le syndrome d’effondrement des colonies sévit dans de très nombreux pays: les abeilles quittent la ruche sans laisser de traces. Les USA ont perdu, l’hiver passé,  entre 60 et 90 % de leurs ruches, en fonction des régions. Les causes peuvent être multiples: pesticides, chimères génétiques, destruction des jachères, dégénérescence des races de par l’insémination artificielle des reines en laboratoire.... et la pollution électromagnétique. En effet, si la téléphonie mobile est capable de brûler le cerveau des êtres humains, les cobayes de l’industrie des télécommunications, elle est sans doute aussi capable de détraquer le système de navigation très sensible des abeilles. Ne serait-ce pas aussi, tout simplement, que les abeilles se fatiguent de l’homme et le désertent ?

La France, qui fut si belle et l’un des fleurons de l’agriculture, est maintenant une poubelle agricole et nucléaire génératrice de cancers. Que propose-t-elle  face à ce marasme? Des réformettes à la sauce Grenelle! … Il y aurait même une commission grenelle de biodiversité qui bien évidemment ne parlera que de grenouilles et de plantes messicoles mais ô grand jamais de biodiversité alimentaire pour ne pas fâcher la clique des multinationales agro toxiques. Et pendant ce temps-là, l’Association Kokopelli est conviée devant les tribunaux... Que les semenciers industriels (qui ne cherchent qu’à imposer leurs semences hybrides dégénérescentes et leurs chimères génétiques) ainsi que leurs laquais d’Etat ne se méprennent pas: l’esprit de Kokopelli est immortel. Ils peuvent briser une structure associative mais comme le chantait le poète “vous n’aurez pas ma fleur, celle qui me pousse à l’intérieur”. Kokopelli est à l’image de la poésie: des paroles semées sur l’autel de la terre. Ce que nous avons semé depuis 14 ans a été semé, que ce soit dans le coeur de l’humus ou dans le coeur de l’humain. Kokopelli est un symbole éternel de fertilité qui émane du passé et qui répond à l’appel du futur: comment aider l’humanité, et toutes les autres espèces, à passer au travers de cette extinction globale; comment aider l’humanité à recouvrer le chemin vers la Sagesse Planétaire, pour libérer les Semences et l’Humus, certainement, mais aussi pour libérer la Conscience Humaine de cette erreur fondamentale qui semble y avoir été implantée depuis bien longtemps. Serait-ce l’illusion que l’homme puisse dominer la Nature?
Kokopelli, dans les traditions Amérindiennes,… ne joue pas le jeu, le jeu des conventions sociales stérilisantes, … le jeu de l’esclavagisme économique. … Et même si la prise de conscience globale ne provoque pas encore le raz de marée nécessaire pour contrecarrer le Titanic Agricole, nous sommes cependant témoins de la germination fructueuse des graines de possible, générées par les actions de Kokopelli, grâce au soutien de tous ceux qui nous ont rejoints pour “porter” le flambeau des Semences de Vie. Ensemble, en fertilisant les consciences, nous ensemencerons l’avenir.

 

Merci Dominique, en octobre le procès a eu lieu, le pot de terre a été condamné et Raoul Jacquin, un des responsables de Kokopelli s’exprime à son tour en janvier 2008 :

KOKOPELLI : biodiversité, la fin des illusions. Les verdicts sont tombés : l’association Kokopelli est lourdement condamnée :

Il faut être réaliste : les semences que défend l’association Kokopelli, étant maintenues dans l’illégalité par une volonté politique, nous ne pouvions pas gagner ces procès.

Malgré les directives européennes, les avis de l’ONU, du Sénat, de scientifiques, d’agronomes affirmant l’urgence de sauvegarder la biodiversité végétale alimentaire, l’état français refuse de libérer l’accès aux semences anciennes pour tout un chacun. C’est ce qui permet aujourd’hui aux magistrats d’infliger ces lourdes peines à l’association Kokopelli.
… Les semences qui ont nourri nos grands-parents et qui servent à nous nourrir aujourd’hui par le jeu des croisements, sont donc devenues illégales et dangereuses.
Nous avons eu droit au grenelle de l’environnement : il faut sauver la biodiversité ! Alors pourquoi condamner une association qui sauvegarde avec ses adhérents et ses sympathisants, plus de 2500 variétés en risque de disparition ? Pourquoi condamner ces semences dont la FAO reconnaît qu’elles sont une des solutions pour assurer la souveraineté alimentaire, face aux dérèglements climatiques et à l’augmentation de la population mondiale ? …

Les condamnations infligées à KOKOPELLI ne sont donc pas à chercher dans la nature des semences que protège l’association, mais dans ses actions. L’association propose aux jardiniers, aux paysans, d’être autonomes et responsables, face au vivant. Dans notre société du tout marchandise, c’est intolérable. Le plus grand grief (sous jacent) fait aux semences anciennes ou de pays, est d’être reproductibles et qui plus est adaptables à de très nombreuses conditions de cultures, sans le soutien de l’agro chimie. Voilà la faute de KOKOPELLI : conserver le levain des savoirs populaires, agronomiques et génétiques. A l’heure où l’on veut nous faire croire que le tout hybride, OGM, chimique, énergie fossile, sont les seules possibilités d’assurer notre alimentation, propager l’autonomie semencière par l’exemple est devenu répréhensible. Ce qu’il faut retenir de ces condamnations, c’est la volonté affichée d‘éradiquer les alternatives techniques et semencières autonomes …et il conclut : « Mais peut-être faut-il lancer un appel : aux semences, citoyens ! »

 

Voilà citoyens et chers amis, je reprends la parole et j’ose me permettre deux conseils :

-d’abord de ne pas hésiter à aller sur le site de Kokopelli, qu’il serait nécessaire de soutenir. Et je rappelle le site http://www.kokopelli.asso.fr ,

-ensuite, si vous voulez avoir en un seul ouvrage, une vision large et porteuse d’espoirs pour demain, je ne peux que vous recommander l’ouvrage  « Ensemble sauvons notre planète » dans la collection « Guy Trédaniel Editeur de Marie-Florence Beaulieu. C’est un ouvrage que j’utiliserais sans aucun doute, à nouveau, pour pérenniser cette émission de radio, en m’appuyant sur l’énorme travail effectué par Marie-Florence.

Il ne me reste plus qu’à remercier infiniment Dominique et Marie-Florence et à souhaiter à chacun courage, clairvoyance et conscience, avec mes amicales salutations, en vous disant à très bientôt.