Poésies en cascade
31ème émission le 4 décembre 2007
Bonjour
à toutes et bonjour à tous. Une brève remarque pour commencer, cette émission est
toujours programmée le 1er mardi du mois mais a été avancée à 20h30. Quant à la reprise, elle n’est
plus affichée dans la programmation mais s’effectuera en fonction des
possibilités. Voilà, le thème du mois dernier était « Terre et Humanisme,
au cœur du local, au cœur de chacun » et il avait été longuement question
de la Charte
Internationale pour La Terre et l’Humanisme, ainsi que du Forum
« Vivre en conscience, Agir Autrement ». Organisé par le collectif « De l’humus
à l’humain », il s’est tenu, remarquablement à mes yeux, du 16
au 18 novembre à Biarritz. Il est possible que nous en reparlions longuement le
mois prochain. Aujourd’hui nous allons tenter avec
quelques amis poètes, de vous faire plaisir, de nous faire plaisir avec un
récital de « Poésies en cascade », en illustrant une petite phrase
essentielle de la charte évoquée. Je cite :
« Nous considérons la beauté, la sobriété,
l’équité, la gratitude, la compassion, la solidarité comme des valeurs
indispensables à la construction d’un monde viable et vivable pour tous ».
La période de Noël approche, cette émission se veut partage et cadeau à chacun
de nous, nous qui cheminons individuellement et qui tentons
de le faire collectivement, nous qui galérons souvent et qui
nous nous émerveillons aussi, mais pas assez. Pour faire court, c’est un hymne
à la Vie, qu’ensemble nous vous offrons.
Tout
de suite, pour introduire cette diversité de poèmes, à l’image de la vie, je vous
salue avec le poète Henri Lindegaard :
JE DÉDIE CE POÊME À CEUX QUI ONT SOUFFERT
à tous ceux qui sont nés sans qu’on les ait voulus
à tous ceux qui ont grandi dans un foyer éteint
à
tous ceux qui ont frappé des portes verrouillées
à tous ceux qui s’embarquent sans un regard d’ami
à tous ceux qui ont ramé des naufrages sans fin
à tous ceux qui ont semé sans espoir de moisson
à tous ceux qui ont aimé sans entendre un écho
à tous ceux qui ont porté le poids d’un lourd secret
à tous ceux qui se sont tus au mépris des souffrances
à tous ceux qui ont souffert par manque de paroles
à tous ceux qui sans paroles ont su donner leur vie
à tous ceux qui ont vécu sans laisser une trace
à tous ceux-là et à bien d’autres, je dis : «SALUT !»
Merci
Henri, maintenant c’est Morgan qui va prendre le relais. Ecoutez bien,
elle a seulement 11 ans. C’est un poème qu’elle a écrit en CM2, et elle devait
s’imaginer en soldat de la guerre de 14-18. Il s’intitule :
MOI, UN SOLDAT
Voilà le courrier Qui est arrivé,
En retard de 2 semaines à peu prés.
Un obus est tombé, Un éclat m’a touché
Juste sur le pied, Maintenant je suis amputé.
J'ai peur De toutes ses horreurs,
Que l'on a fait, Nous français, Et ce de l'autre côté.
Mais est ce nous les meurtriers ?
Nous n'avions pas décidé, Nous étions obligés
D'aller, Sur le champ des guerriers. C'est vrai.
Auprès De ma femme que j'ai retrouvée,
Je pourrais oublier,
La vie sera plus facile que dans les tranchées,
Malgré
les souvenirs qui me resteront gravés,
De mes camarades tués, à jamais,
Et de ces morts fusillés Ou gazés.
Traumatisé, Je resterai A jamais.
Merci infiniment Morgan, pour ce partage sur un télésiège l’hiver dernier, à Gourette. C’est Annie à présent qui prend le relais pour un hymne à la différence, à l’occasion de sa première participation à l’extraordinaire fête du « Vivre ensemble » à Os-Marsillon, réunissant handicapés et bénévoles valides, fête qui est par ailleurs décrite dans notre 25ème émission en mai dernier.
« POUR TOI QUI EST DIFFERENT ».
J’avais peur, je dois le reconnaître,
Mais ça, c’était avant, avant de te connaître,
J’avais
peur comme on craint ce qu’on ne connaît pas,
J’avais des préjugés, toi tu n’en avais pas.
Je ne savais pas ce qu’il fallait te dire,
Si tu me comprenais, les gestes à proscrire,
Si tu étais, pour moi, un adulte, un enfant,
Mais j’ai compris très vite : tu es toi, simplement.
Tu es venu vers moi, visage souriant,
Tu m’as pris par la main, d’un geste rassurant,
Moi, je voulais t’aider, c’est toi qui m’as guidée
Et notre "différence" s’est, très vite, effacée.
Si tes yeux sont bridés, je le sais aujourd’hui,
C’est d’offrir, tout le temps, ce visage ravi,
Si ton cœur est si gros, c’est pour mieux contenir,
Tout cet amour, immense que tu veux nous offrir.
Veux-tu
que je te dise où est la différence ?
Toi, tu sais tout donner, sans pudeur, sans méfiance,
Moi, de mon côté, j’apprends à regarder,
Derrière le handicap, ta belle humanité.
La tolérance, vois-tu, c’est quand l’intelligence,
Pas celle de l’esprit, mais bien celle du cœur,
Réussit à gommer toutes les différences,
Apprendre à reconnaître, d’un homme, sa valeur.
-- (1-pause musicale)
Le mois dernier j’avais exprimé mon dernier poème, écrit très récemment, un poème de combat pacifique, intitulé « Fraternité ».Tout de suite, c’est mon premier « gribouillage » que je vous propose, il s’appelle « Espoir », j’avais 22 ans, il y a plus de 40 ans, je l’avais écrit sur le parcours ferroviaire Paris Montélimar, pour rester éveillé et ne pas louper ma gare d’arrivée, il était question de princesse, et l’espoir n’a pas été déçu :
ESPOIR
J’espère bien trouver,
Au hasard des cités,
Une ex « petite fille »,
Qui, dans une jolie ville,
Voudra bien partager,
Et pour l’Eternité,
Avec moi, notre Vie.
Oui, tu en seras ravie,
Tu seras ma Reine,
Ma toute douce mienne.
Ta bouche qui rend ivre
De
l’ange a le sourire,
Tes yeux émerveillés,
Où tu veux nous noyer,
Tout cela est à toi,
C’est merveilleux je crois.
Nous nous aimerons bien,
Nous aimerons les « riens ».
Mon cœur est débordant
D’un infini torrent
De tendresse et de joie.
J’ai faim et soif de toi.
Nous serons seuls nous deux,
Les seuls vrais amoureux.
J’aimerais avec toi
M’ébattre
sous le toit
Qu’on nomme firmament,
Et tels de fols amants,
Avides de tendresse
Où se meurt la paresse,
On compt’rait en baisers
Les gouttes de rosée,
Et l’on se tromperait
Dans nos calculs truqués,
Pour pouvoir dérober,
Parfois quelques baisers,
Aux conventions posées.
J’aime
la pluie, le feu,
Le vent, et tout ce qui se peut
De la nature extraire,
Et
le bruit du tonnerre.
Toute petite dans mes bras
Une princesse tu seras.
Ensemble nous vivrons,
Puis les enfants viendront,
Ils te diront maman,
Moi ce sera papa,
Et puis ils grandiront,
Un jour ils partiront.
Que veux-tu ma chérie
C’est ainsi qu’est la Vie :
Nous unirons plus fort
Nos mains jointes alors.
Tournés vers le passé,
Reliant le dossier
De nos enchantements,
Où l’actuel présent
Etait
notre Avenir,
Je nous vois tous les deux,
Quand nous serons bien vieux,
Raconter aux petits
L’histoire de la Vie.
Puis il faudra partir,
Hélas il faut partir,
En dénouant nos mains,
Jusqu’à un lendemain
Empli d’Infinité.
Mais l’Avenir est prêt,
Avec nos chers enfants
Et nos petits-enfants,
On peut partir en paix,
La moisson est semée.
Poursuivons
avec la belle Hélène,
qui nous offre, en petites touches, un délicat condensé d’une enfance vécue là-bas
près d’Alger, intitulé :
DANS MON PETIT BOIS
Dans mon petit bois de trousse chemise
Où
tous les dimanches, on se retrouvait
Dans mon petit bois où j’allais petite,
Jouer à « tu l’as », le bois d’Cherraga,
Dans ce petit bois, à côté d’Alger,
Avec les cousins, comme on rigolait
Dans not’ petit bois on était les rois,
Avec nos couronnes au goût de mounas.
Dans
le petit bois de ma p’tite remise,
Où je garde cachés mes trésors secrets,
J’ai tout mélangé et j’ai tout gardé
Mes chansons, Alger, et la souris grise
Qui courait dans l’herbe,
L’herbe des bois d’là-bas
Ceux de mon enfance,
Et l’herbe de France,
Au goût de Vacances
Dans
le petit bois de mes souvenirs,
Tout a subsisté, s’est enchevêtré
L’amour et les joies,
Les rires et les peines,
J’ai tout assemblé
Dans mon p’tit panier.
J’ai juste jeté
Les fagots de haine,
J’ai juste gratté
Les orties collées
A mes p’tits souliers,
J’ai juste limé les cors des orteils
Qui m’chauffaient l’oreille.
Paraît que maintenant,
On est enfin grands,
Qu’on a des enfants
Qui font des enfants,
Mais mon petit bois
Est toujours bien là
Car ici ou là
Je me sens chez moi.
Dans mon petit bois,
Y’a d’la place pour tous.
On y règne en rois,
Assis sur la mousse,
On pleure et on glousse
On rit, on se pousse,
Quand une souris grise
Passe nous faire la bise.
Merci Hélène pour avoir « jeté les fagots de haine » et reste un peu plus avec nous, nous aurons le plaisir de te retrouver au cours de l’émission.
--(2-pause musicale)
Juste
quelques mots d’introduction à deux poèmes sur l’attirance, que j’avais écrits
il y a une dizaine d’années : les astronomes savent bien qu’il existe des
forces de gravitation et probablement aussi d’antigravitation, qui jouent un
rôle majeur dans l’interaction entre les corps célestes. Et entre les corps
terrestres, les vivants, les humains, de telles forces d’attraction et de
répulsion n’existeraient-elles pas ?
Les phéromones sont connues et essentielles dans le règne animal. L’astrophysicien humaniste Laurent Nottale, dans sa théorie de « la relativité d’échelle » a peut-être des réponses à ces questions, toujours est-il que je vous propose, sans aucune prétention, le résultat de mes observations à travers un premier poème « A quoi tient l’attirance ? », suivi d’un second « Où conduit l’attirance ? ».
A QUOI TIENT L’ATTIRANCE ?
Attirance réciproque, quel est donc ton secret ?
Alchimie mystérieuse brassant deux inconnus,
Qui,
un instant plus tôt, vagabondaient discrets,
Et, par un souffle étrange, soudain se mettent à nu.
Se peut-il qu’une attente, encore inassouvie,
Espère se combler l’espace d’un regard,
Ou alors, qu’attentif aux soupirs de la vie,
Un frisson de désir s’abatte au hasard.
Qui nous désignera cette force magique,
Qui, à travers les âges, enflamme l’Univers
Et rend chacun enfant, même les plus sceptiques,
En inondant nos cœurs, malgré tous nos travers ?
Serait-ce la beauté, visible ou bien cachée,
Qui, sans aucun répit, produit ces fruits si doux :
Complicité, partage, tendresse et volupté,
Sans oser prononcer l’ultime mot Amour.
Serait-ce la bonté, qui, au tréfonds de l’âme,
Sent vibrer une corde accordée à la sienne,
Et répand tout autour une douceur diaphane,
Et palpite en écho, telle une complainte ancienne.
Ne
serait-ce pas aussi l’infime perception
Qu’une tendre fusion, mêlant les corps aux cœurs,
Quels que soient nos vécus, peut n’être pas fiction
Et déboucher, peut-être, à deux pas d’un bonheur.
Qui donc a tant vécu qui puisse nous guider ?
Personne assurément, le mystère est entier.
Amie, soyons comblée, quelles que soient nos pensées,
L’attirance, à jamais, restera un secret.
Et maintenant, la suite logique
OU CONDUIT
L’ATTIRANCE ?
Attirance
mystérieuse, pourquoi m’approches-tu ?
Ne sens-tu pas en moi, un être passionné,
Qui aime tant l’humain, qu’il peine et s’évertue
A trouver en chacun, le trésor abrité.
Quelles sont donc les réponses à ces forces attractives
Qui se peuvent donner, quand on aime la vie ?
L’éventail est bien vaste et plein de perspectives,
De l’ignorance extrême à l’Amour poursuivi.
Comment est-ce possible une extrême ignorance ?
Ce peut être la crainte de par trop s’engager,
Ou bien l’appréhension et manque d’assurance,
Ou encore des autres le regard préjugé.
Plus souvent la réponse est l’envie d’échanger.
C’est frotter ses pensées à autrui différent,
Oser
dire ce qui, chez soi, est immergé,
Exister pour quelqu’un sans effort apparent.
Un peu plus loin encore, se présente l’Amitié.
C’est livrer en confiance une part de soi-même,
Ecouter attentif les souffrances oubliées,
Devenir vulnérable sans craindre les extrêmes.
Encore un pas de plus et bonjour la Tendresse.
C’est, par delà les mots, dialoguer cœur à cœur,
Pouvoir se laisser aller, délicates caresses,
Et grandir l’un par l’autre, sous des cieux de douceur.
Enfin, faut-il nommer, ce qu’Amour on appelle,
Cœurs et Ames accordés, mystère insoupçonné,
C’est cadeau de la Vie, ma douce tourterelle,
Aimer ce que tu es, Aimer sans raisonner.
--(3-pause musicale)
L’Afrique, continent aimé,
continent d’avenir ne saurait être absente de cette émission. Bienvenue à Marie-Claude,
retrouvée au Burkina Faso, à Bobo-Dioulasso, anciennement dénommée Sya, et qui nous décrit, comme si nous y étions, les
soubresauts de la Nature, à travers
deux
orages africains :
ORAGE AFRICAIN
Dans le plomb et l’airain s’est déchirée ma peur
En nocturne déluge le ciel s’est épanché
Puis le gris par les nues soudain fut aspiré
D’un éclair balayant l’inquiétante noirceur.
La
nuit enténébrée a laissé fuir les flots
L’eau bienfaisante enfin, en gouttes alourdies,
Nettoyait les sueurs, pesanteurs assoupies,
De terre rougeoyante libérant toutes peaux.
Pleurait alors sur tous, le temps de délivrance,
S’apaisait sur la terre la tenace moiteur
Et fleurissait aussi le repos dans nos cœurs,
Présidait à la vie un espoir de semence.
Alors vint le sommeil zéphirien et léger
Les rêves des humains tenant dans ses filets
Et la paix, déployée aux confins de Morphée
Attendait que renaisse le soleil vénéré.
Marie-Claude nous offre encore une approche différente :
ORAGE AFRICAIN 2ème version
Le souffle de Vulcain
A soulevé la terre
Egouttant son chagrin
En déluge éphémère.
Grondements
aériens
Tornade crépitante
S’abat sur les humains
Une horde pleurante :
Tourbillons inquiétants,
Aspirations létales,
Ruissellements pesants
Et tôles en cavale.
Eclate l’horizon
Quittant l’ordre infini
L’Univers se confond
Ici, l’Afrique gît.
Dans
le même souffle des amants de l’Afrique, Philippe nous a livré à Tacharane au Mali, un poème, intitulé « Vent de colère ». Il avait été rédigé
en France un jour, où un gros orage de pluie méditerranéenne avait déversé sa
quantité de sable rouge sur nos carrosseries de voitures impeccables :
VENT DE COLERE
Devine ce qui vient,
Un vent de colère m'a saisi ce matin,
Il est rouge du sable des déserts humains.
Adama, ma Terre, qu'ai-je fait de mes frères africains,
Pour qu'ils viennent m'éveiller de si loin,
Notre monde se vide d'amour et attend sa fin,
Le leur en regorge, en déborde, mais se meurt de faim,
Y a-t-il encore place pour un nouveau demain,
Allons-nous croire encore en l'univers divin,
Si nous le voulons, nous pouvons le recréer enfin,
Nous
le savons bien, inutile même d'être devin,
Alors dés aujourd'hui donnons-nous la main
Et l'avenir sera sans fin.
Philippe nous offre un second poème avec "Avancée du désert ou Renouveau". Une des choses qui l'a profondément marqué au Mali, nous dit-il, c'est la religion musulmane vécue comme une foi intense et vraiment magnifique de compréhension, d'accueil entre les hommes, de relation avec le divin, avec l'Univers, appelons-le comme on veut, peu importe, une spiritualité vraiment très profonde marquée au coeur de chaque personne au Mali, de chaque musulman.
Donc
le voici : AVANCEE du DESERT ou, au choix,
RENOUVEAU
Sur fond de sable,
L'homme indigo mène son troupeau,
Le monde l'accable,
Le prend pour un dingo,
Lui seul connaît le point d'eau.
De son pas comptable il s'arrête,
Prie le Très-Haut, regardez comme c'est beau.
Vous recevoir à sa table est pour lui un cadeau,
Ne le prenez pas de haut.
Quand le monde s'ensable,
Ne restez pas idiot,
Allez au coeur le plus chaud.
Comme lui, gravez votre fable,
Sur les pas de vos chameaux,
Soyez porteurs d'eau.
Et
Philippe poursuit : j’ai écrit ce poème un jour, où les canadairs
n'arrêtaient pas de tourner pour éteindre les incendies de forêts, voilà, je
crois que c'est important de regarder nous européens, nous français, le monde
occidental en général, quel genre d'incendie nous avons allumé dans le monde et
peut-être qu'il y a ici en Afrique des gens qui savent mieux que nous comment
les éteindre.
Un grand merci à Marie-Claude et à Philippe, mes frères blancs africains.
--(4-pause musicale)
La
transmission de relais depuis l’Afrique s’effectue avec un passage à Margua,
qui s’adresse aux aventuriers que nous
sommes
tous et qui nous parle de nos âmes, de musique …avec un premier titre :
VOTRE ÂME EST L'ÂME DE LA MUSIQUE
Vous êtes beaux... ...
La musique vous traverse comme l'air...
Vous avez déjà tant voyagé...
Aventuriers de la vie...
Vous êtes immenses... ...
Votre peau caresse... la musique...
Vos poumons respirent... la musique...
Votre bouche mange... la musique...
Votre coeur fait battre... la musique...
Votre chaleur embrase... la musique...
Votre corps épouse... la musique...
Votre âme est l'âme... de la musique...
Vous avez déjà tant voyagé...
Aventuriers de la vie...
Margua nous parle encore de nos âmes, de la terre et du lien avec ce deuxième titre :
AMES EN MOI
A chacune des âmes croisées dans ma vie
Ce soir je vous invite à une grande fête
Entrez, rencontrez-vous,
Faites ample connaissance,
Ample reconnaissance,
Puisqu'en moi vous vivez.
Je suis votre demeure, votre lien, votre terre,
La terre où j'ai planté le souvenir de vous.
Et
dans mon univers, vos univers se croisent.
Et nous pleurons ensemble pour inonder mon coeur,
Cette terre fertile où l'amour prend racine
Pour que l'arbre de nos liens fleurisse.
Nous sommes poussières d’étoiles, composés aux 2/3 d’eau, nous sommes véritablement eau, et donc l’eau est nous, l’eau est toi, et comme nous le dit joliment Margua
L'EAU EST MOI
L'eau
translucide, l'eau parfaite, l'eau de Dieu, l'eau partout, l'eau autour,
l'eau dedans, l'eau dehors, l'eau en moi, l'eau est moi ;
l'eau passe, par ma peau,
elle s'infiltre, elle pénètre, elle me gorge, elle me lave, elle circule ;
l'eau brasse, l'eau magique, sous mon crâne, s'infiltre, dans la substance
de mon cerveau, l'eau glisse, l'eau passe, dans mes yeux, l'eau brasse,
dans ma tête, l'eau coule, dans mes oreilles ; l'eau coule, dans ma gorge ;
l'eau s'évacue, par ma peau, et l'eau, l'eau dans chaque cellule, l'eau évacue,
l'eau s'infiltre, partout, autour, dans mes veines, autour, dans mes entrailles,
autour, l'eau se gorge, l'eau pénètre.
L'eau
autour de moi, l'eau en moi, l'eau est moi, l'eau est ma chair, translucide,
l'eau est mon sang, l'eau me boit, l'eau m'engloutit, j'engloutis l'eau.
L'eau dans les jambes ; l'eau est mes jambes, mes bras sont l'eau,
mes bras dans l'eau, brassent l'eau ; l'eau inonde, l'eau engloutit,
l'eau translucide, l'eau magique, l'eau me boit, l'eau m'inonde,
l'eau est moi, l'eau est moi, l'eau est moi...
Merci Margua pour ces mots et toutes ces images magiques, et je me permets d’extraire encore deux phrases supplémentaires « Je caresse mon âme et l’Univers frémit » et aussi « Le chagrin c'est de l'amour resté enfermé trop longtemps ».
Hélène à nouveau, vient, en un hymne à la fraternité, tracer les contours de la dualité du monde, de notre propre dualité, avec
Y’A DES GARS
Y’a des gars sur les rives,
Des
jeunes, des vieux,
Qu’ont les lèvres qui givrent
Au vent glacieux.
Y’a des gars dans les bars
Des jeunes , des vieux,
Qu’ont des kilos d’cafard
Au fond des yeux.
Y’a des gars dans les rues
Des jeunes, des vieux,
Qu’ont l’air d’être plus nus
Qu’leurs chiens miteux.
Y’a des gars sur la terre
Des jeunes, des vieux,
Qu’ont jamais eu de mère
Rien que pour eux.
Y’a des gars qu’tu regardes
Sans t’arrêter
La vie est si vacharde
Que t’es gêné.
Mais y’a aussi des gens
Des p’tits, des grands,
Qui savent sans rien dire
Faire un sourire.
Mais y’a aussi des gens
Des jeunes, des vieux
Qui savent donner du temps
Sans parler d’eux.
Y’a
le yang et le yin
Nous sommes les deux
En chacun se dessine
Le moins le mieux.
Cherchez sur vos chemins
Je vous en prie
Ces gens, ces gens de bien
Qui m’ont appris,
Qu’au
fond de nous sommeille
L’humanité.
Qu’un prince la réveille
D’un seul baiser.
Et que ce qui nous reste en vérité,
Quand on commence à boire le fond du verre,
C’est le suc de la vie, c’est le sel de la terre
C’est le goût si précieux de la Fraternité.
Merci encore Hélène et, je crois, à très bientôt en Béarn. Merci aussi de transmettre ce relais fraternel à Gilberte, que j’ai une joie toute particulière à accueillir dans cette émission aujourd’hui, et qui vient nous dire « le temps qui passe ».
LE TEMPS PASSE, A TOI LA VIE
Un
jour d'automne, j'ai franchi ta porte
Fragile, démunie,
Pour m'épauler sur ton chemin,
Tu as mis à mon service des tuteurs
Tout aussi fragiles, tout aussi démunis….
Le temps passe.
J'emprunte ton chemin,
Je tombe, je me casse, je me fracasse,
Je suis en rage, je n'ai plus de courage,
Tu m'encourages.
Le temps passe.
Dans
ton gigantesque labyrinthe,
Je tourne, je vire, je ne peux plus survivre.
Le temps passe.
J'avance dans cette écume,
Le dos courbé sous le poids de cette enclume,
Je me redresse, je repars
Appuyée à tes remparts,
Le temps passe.
Dans mon impatience,
J'aperçois au loin ton chemin,
Avec toute ta patience, tu me tends la main.
Le temps passe.
A mi chemin, je me retourne,
Je suis en sueur, j'ai peur.
Le temps passe
Pour
aller vers demain,
J'ai encore besoin de plus de courage,
De plus de patience
Pour rejoindre ta main
Ta main qui est là, juste vers la porte,
La porte de la vie.
Merci Gilberte pour avoir osé courageusement ce partage-cadeau, et merci d’avance pour encore d’autres cadeaux attendus.
--(5-pause musicale)
Cette sixième séquence nous conduira vers la Terre planète bleue, sous le regard déjà aperçu le mois dernier d’Hubert Reeves, et ensuite vers les jardiniers de notre planète : les Paysans.
Hubert Reeves transmet donc l’un des derniers relais à Philippe Desbrosses, un grand agronome humaniste, poète à
ses heures, qui rend un bel hommage au paysan. N’oublions jamais que l’homme a
vécu de chasse et de cueillette plus de 99% de son temps depuis son arrivée en
ce bas monde, puis fut essentiellement paysan.
PAYSAN
Au long des chemins creux qui sillonnent les champs,
Dans le matin brumeux, où vas-tu paysan ?
L’aube
naît, à peine, à l’horizon sanglant,
Que, déjà dans la plaine, tu marches paysan.
Quel est ce dos courbé, quel est ce pas pesant ?
Quel
est ce condamné, qui marche au châtiment ?
Quoi, tu pars travailler, en cette heure matinale.
As-tu donc oublié l’arrêt dominical ?
Non, c’est ton lot à toi, dans ce monde dévorant,
Il te faut, c’est la loi, continuer, paysan.
Peu t’importe les journées, les années ou le temps,
Car, sans cesse et toujours, tu marches, paysan.
On rit de toi souvent dans les salons feutrés,
Et ton nom paysan, sert d’insultes aux valets.
Pourtant quelle noblesse chaque jour humblement,
Tu mêles à ton adresse dans ta tâche, paysan.
Après Hubert, après Philippe, écoutons
la sagesse simple et multi millénaire du paysan, d’après un poète anonyme chinois, il y a plus de 4000
ans, vers 2300 av
JC.
LA VIE DU PAYSAN
Du petit jour jusqu’au couchant,
Je sue et laboure mon maigre champ.
Je creuse un puits, sème mon grain,
Mange mon riz et bois mon vin.
Que peut me faire le gouvernement ?
S’il n’y a pas de guerre, je resterais vivant.
Merci donc à Hubert, à Philippe et à l’anonyme chinois, à nos trois poètes réunis par delà le temps, pour honorer la planète et ses jardiniers de l’Humanité.
--(6-pause musicale)
En
final, je me chargerai du dernier relais pour célébrer l’accueil de la vie,
l’accueil d’un enfant sur notre Terre. L’an passé, quatre jours avant la naissance
de notre petite fille Camille, j’ai désiré lui communiquer les
sentiments qui m’animaient, à travers une
« LETTRE A CAMILLE »
La page blanche est là, avant que tu n’arrives,
Et nous, nous sommes ici, guettant sur l’autre rive.
Qu’ai-je envie de te dire, avant que tu n’écloses,
Jolie fleur attendue, comme un bouton de roses.
Peut-être
faudrait-il, avec des touches infimes,
Esquisser doucement, quelques pensées sublimes.
Le temps s’est ralenti, l’attente est amplifiée,
En guettant nos émois, peu a peu fortifiés.
Avant de t’accueillir, p’tite Camille en ces lieux,
Permets à tes anciens, de rendre grâce aux dieux.
Merci à ta maman, qui grand-place tient chez nous,
Ainsi qu’à ton papa, qui grandit avec vous.
Je ne saurais, bien sûr, passer dans un silence,
Le grand frère Simon, heureux, plein d’impatience,
Qui, souvent je l’ai vu, câlina sa petite sœur,
En
posant ses petites joues sur les douces rondeurs.
Que te dire Camille, avec mes faibles mots,
Au moment mystérieux, où tu viens en cadeau,
Sans savoir le bonheur, qu’ainsi tu communiques,
A tous tes ascendants, de plus en plus toniques.
Comme on dit en Afrique, « bonne arrivée » Camille,
Et puis, nous serons là, pas loin de la famille,
Pour venir si besoin, retrouver les vieux gestes,
Qui, par delà le temps,
conservent encore des
restes.
Et puis, plus tard, doucement, avec force tendresse,
Nous te verrons grandir, et Simon tout caresse,
Jouera le rôle, du grand qui sait aider sa sœur,
A trouver le chemin de la vie à plein coeur.
Reçois jolie Camille, juste avant ta venue,
En abondance offerts, nos voeux de bienvenue.
Enfin il faut conclure et dire sans détour
Qu’il s’agit d’une vraie déclaration d’amour.
Voilà cette émission va
s’achever, j’espère ne pas avoir trop saturer vos neurones, MERCI à
tous les amis poètes pour votre contribution à cet Hymne à la Vie. Ce fut un
bonheur de vous lire et de vous entendre. Cinq mots me paraissent justifier notre terrestre
cheminement : connaître, comprendre, contempler, construire et AIMER.
Le mois prochain, il n’est pas
exclu que, d’une façon ou d’une autre, le forum récent de Biarritz du 16 au 18
novembre 2007, soit à l’ordre du jour. Un scoop pour finir, il est possible,
depuis peu de temps, d’écouter « radio Voix du Béarn » en direct sur
Internet, tout particulièrement pour les personnes qui sont éloignées ou à
l’étranger. Il est aussi possible de retrouver toutes les émissions, enrichies
d’images, sur mon blog http://jackdesendets.blogspot.com,
ou en recherchant « Radio Voix du Béarn »
puis en allant voir les liens. Sur ce, je vous adresse mes fraternelles
salutations, en vous souhaitant de joyeuses fêtes de Noël et en vous disant à
très bientôt. Un re-scoop postérieur à
l’enregistrement de l’émission : Miss Camille nous a donné la grande joie
et la lourde tâche de jouer presque tout le mois de décembre aux papy et mamie-sitter, aussi en janvier prochain il y aura reprise
d’une précédente émission. Et je me permets de vous souhaiter, à vous tous et
aux vötres, une excellente année 2008 dans la paix,
la joie, la santé, le bonheur et bien sûr
la fraternité .
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