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Rêves et Chemins d’Humanité

25ème émission juin 2007

 

Bonjour à vous toutes et bonjour à vous tous, chers amis, auditeurs locaux ou lecteurs de mon « blog ». D’abord quelques mots d’information ou de rappel, sur « les grandes lignes de notre émission » qui peuvent se résumer en trois interrogations : « Dans quel monde sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? Comment y aller ? ».

 

Ensuite le thème annoncé pour ce mois-ci devait parler du monde de demain et développer les conséquences du réchauffement climatique sur les côtes et les rivages avec une double question « Jusqu’où la mer va-t-elle monter ? » et « Les plages vont-elles disparaître ? ». Eh bien, je confirme, ce thème reste à l’ordre du jour mais seulement le mois prochain. L’annonce de l’émission de juillet prochain est donc ainsi faite :

« Réchauffement climatique et littoral ».

 

Aujourd’hui, je vais essayer de vous faire partager, presque en direct, quelques menues réflexions, que j’intitulerai « Rêves et Chemins d’Humanité ». Pardon de me répéter, je suis toujours dans la même question existentielle « Comment construire tous ensemble un monde plus fraternel ? ». Place au direct maintenant : il est 5h du matin en ce dimanche historique du 6 mai 2007, « Paris doit s’éveiller », pour ma part, « la page blanche est là » et j’écris à mon clavier familier les premiers mots de cette 26ème émission, dont je viens à l’instant de décider et le thème, et le titre. En effet deux levers aux aurores cette semaine vendredi et ce dimanche 6 mai, jour du 2ème tour des élections présidentielles chez nous, c’est beaucoup. Probablement que l’incertitude de cette échéance majeure stimule mes neurones en fin de campagne : vendredi, j’avais adressé un message citoyen à tout mon carnet d’adresses où j’exprimais en particulier, qu’à mes yeux, la seule question importante consiste à savoir lequel des deux candidats a le plus d’atouts pour rassembler, pour respecter chaque vie humaine, pour prendre en compte les enjeux majeurs et pour nous conduire vers ce monde plus fraternel, que souhaite 80% de la population, « l’Humanisme au quotidien, l’Humanisme au cœur du monde ».      

 

Mon message  lancé il y a à peine quelques 36 h, j’ai eu quelques réactions, très intéressantes et de toutes sensibilités. Merci aux amis qui ont réagi. C’est, pour une part, à cause de ces réactions que j’ai décidé ce matin 6 mai 2007 de poursuivre dans cet Humanisme en écrivant « Rêves et Chemins d’Humanité », c’est aussi parce que j’ai été déçu que ces chemins d’humanité, cet Humanisme essentiel ait été si peu abordé au cours de la campagne, alors qu’il aurait du et qu’il aurait pu en être le liant et la pierre de voûte.

 

Voilà, nous sommes maintenant le dimanche 20 mai au petit matin, je reprends le clavier, je n’ai presque rien écrit pour l’instant et l’émission de juin doit être en boîte jeudi prochain au plus tard. Le temps a passé vite, les occupations n’ont pas manqué notamment jeudi dernier avec la superbe fête annuelle à Os Marsillon, qui était à l’honneur lors de l’émission du mois de mai. Il y a eu aussi un nouveau président, un nouveau gouvernement, certains citoyens sont tristes, d’autres sont joyeux, la bataille des législatives est engagée. Souhaitons, en bon citoyen républicain, bonne chance à cette nouvelle équipe, qui a une lourde tâche. Quel que soit notre choix, n’excluons pas, à priori, de bonnes surprises, accordons systématiquement à chacun un crédit d’intention.

Prenons du recul un instant sur les temps présents avec quelques observations et confidences en vrac : quand on regarde l’histoire, les candidats précurseurs ont souvent été bafoués et n’ont pratiquement jamais été démocratiquement élus ; un politique doit être devant le peuple mais s’il l’est trop en avance, il ne sera pas hélas élu ; « les petits candidats » (entre guillemets)  avaient tous des choses intéressantes à nous dire, il faut les entendre, et s’il y avait parmi eux un précurseur qui, à travers ses idées, possédait une véritable pépite éclairant le futur ? Juste un mot aussi sur une évidence : personne n’est parfait, personne n’est tout blanc, personne n’a toute connaissance, personne ne peut faire tout, tout seul, personne n’est exempt de critique mais chacun de nous est capable d’évoluer, chacun de nous est extraordinaire parce que nous vivons, parce que nous pensons, parce que, différents, nous sommes capables de travailler ensemble, et surtout extraordinaire parce que nous aimons.

 

Juste une confidence : la politique, c’est « le vivre ensemble », c’est déjà le vivre, le manger en première priorité, « Est-ce que sur notre petite planète, tout le monde a le droit de manger à sa faim ? », notre réponse collective concrète actuelle est courageusement non. Alors qu’on devrait tous crier oui et que la seule solution sérieuse est archi connue, défendue à un moment ou à un autre par tous les responsables politiques : une agriculture vivrière de qualité et de proximité avec le respect de la Terre nourricière. De plus, mais c’est secret hautement confidentiel, nous savons que nous sommes probablement à l’avant-veille d’une grave crise alimentaire mondiale, notamment par défaut de Terre nourricière. La pépite que j’évoquais, clé vitale du devenir de notre humanité, c’est osons le mot, « la souveraineté alimentaire ». Je reviens un instant sur les candidats précurseurs potentiels, oui, il en existe un, on peut ne pas apprécier sa personne naturellement imparfaite, c’est un homme qui symbolise dans le monde, le juste combat pour la « souveraineté alimentaire » au Brésil avec le « Mouvement des  Sans Terre », en Afrique,…et ailleurs, un homme qui est pris pour un fantaisiste chez nous, enfin j’ose son nom, c’est José Bové. A mon point de vue d’observateur libre, raisonnable et informé, l’histoire lui rendra hommage plus tard aussi bien dans son combat pour la souveraineté alimentaire, défendue par des millions de personnes et des milliers d’associations, comme le CCFD par exemple, que dans ses actes de désobéissance civile et non-violente à la Gandhi, de faucheur d’OGM en plein champ.

 

Permettez-moi de poursuivre sur ce sujet vital : j’ai la chance d’être dans une circonscription électorale unique qui verra s’affronter deux candidats à la présidentielle, Frédéric Nihous et le député sortant et voisin François Bayrou. Il y a plusieurs mois, lors d’une réunion publique au village voisin de Sendets, à Ousse, j’avais interpellé mon député, en ces termes : « je reviens du Mali, où les politiques agricoles américaines et européennes sont assassines pour les paysans de là-bas, si vous étiez président, que feriez-vous ? » eh je dois avouer avoir énormément apprécié la longue et pertinente réponse, qui était de la vraie Politique , qui a occupé une partie importante de la réunion, et qui, à mes yeux, pourrait se résumer en la défense, si j’ai bien tout compris, de la « Souveraineté Alimentaire ». 

Bravo monsieur Bayrou, permettez moi de vous offrir des informations supplémentaires de première main sur la « Souveraineté alimentaire ».

L’ami Maurice Oudet, avec qui j’avais enregistré une émission l’été dernier, analyse concrètement depuis Koudougou au Burkina Faso la relation entre le « Réchauffement climatique et la Souveraineté alimentaire », vue donc depuis un des pays les plus pauvres du monde. C’est accessible sur son site internet www.abcbukina.net  Ecoutez bien, il nous dit :  

« aujourd'hui, le réchauffement climatique est un fait établi partout dans le monde, et  aucun pays ne peut plus nier qu’il s’agit là d’un problème réel à résoudre. Ce phénomène est mondial. Il devrait influencer le comportement de chacun d'entre nous, dans sa vie quotidienne. Mais aussi celui des responsables politiques du monde entier. Il y aurait beaucoup à dire sur l'intérêt à rapprocher "Réchauffement climatique et Souveraineté alimentaire". Loin de chercher à être exhaustif, je ne veux donner ici que quelques exemples pour illustrer le fait que la reconnaissance de la souveraineté alimentaire des Etats participerait à la réduction du réchauffement climatique. En effet, la reconnaissance de la souveraineté alimentaire aura comme premier effet de limiter les importations des produits alimentaires au profit d'aliments produits localement. D'où une réduction de la dépense d'énergie due au transport, et donc une réduction de l'effet de serre. Je prends mes exemples en Afrique de l'Ouest. Chacun est invité à faire un exercice semblable là où il se trouve. Le jour où l'Afrique de l'Ouest protégera convenablement son agriculture, les populations urbaines découvriront rapidement que les paysans de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) sont tout à fait capables de nourrir l'ensemble de la population avec des produits de qualité. Ce jour-là, le concentré de tomate ne viendra plus de Chine (en passant par l'Italie), mais il sera produit localement dans de nombreuses petites unités industrielles proches des bassins de production de tomates. La noix de coco râpée ne sera plus importée de France, mais directement des pays côtiers qui la transformeront sur place. Les éleveurs traditionnels se mettront à produire du lait toute l'année et à y trouver une nouvelle source de revenu. L'importation de lait en poudre et de lait concentré sera considérablement réduite. En quelques années, la production de riz couvrira l'essentiel des besoins de l'ensemble de la population. Plus besoin d'alimenter Koudougou avec du riz ayant pris le bateau en Asie, le train à Abidjan, et un camion à Ouagadougou. La région d'Orodara, au Sud-Ouest du Burkina, ne sera plus seulement connue pour ses mangues et ses oranges, mais aussi pour ses jus de fruits et ses confitures. Le pain n'aura pas disparu, mais d'autres produits auront fait leur apparition, comme des biscuits à base de maïs. Les habitués des kiosques pour leur petit-déjeuner se verront offrir un bon café au lait préparé à partir de café en grain venu de Côte d'Ivoire, moulu devant eux, et de bon lait produit par les vaches des environs. On peut même espérer que les cubes de Soumbala de soja commenceront à prendre la place des cubes Maggi ou autres Jumbo. L'huile de coton aura survécu aux différentes huiles en provenance de Malaisie, comme aux huiles de soja 100 % OGM qui se trouvent déjà dans nos boutiques. A noter que ces huiles OGM proviennent des Etats-Unis ou d'Amérique du Sud, mais transitent actuellement par le nord de la France, où elles sont mises en bouteille. Et la planète se portera mieux ». Bravo cher Maurice Oudet.

 

Quittons à présent le Burkina et revenons à notre campagne présidentielle : étant un citoyen consom’acteur, je me suis permis d’interpeller à deux reprises, grâce à Internet, le candidat à la présidentielle qu’était François Bayrou, ainsi qu’un autre candidat sous la forme d’une confidence et d’une conviction.

Une CONFIDENCE, je leur disais : je voudrais vous faire part de mon témoignage il y a quinze jours au salon « Vivre Autrement » à Paris. En responsabilité à l’association « Terre et Humanisme » de Pierre Rabhi, j’ai tenu le stand de l’Association trois jours de suite, et j’ai pu échanger avec plus d’un millier de personnes. Je leur tenais les propos suivants : « Il ne sert à rien de mettre un sparadrap sur une jambe de bois, et notre monde dont le fondement est le profit illimité, doit impérativement aller vers un nouvel horizon où le fondement serait le « Vivant et la Nature », ce que j’ai appelé le « Pacte Humaniste » au sens large, qui englobe et élargit le Pacte écologique de Nicolas Hulot ». Je peux vous affirmer qu’auprès de la grande majorité, toutes catégories confondues, ces propos, porteurs d’Espoir, étaient plébiscités.

Aussi, aux deux candidats, je leur ai dit ma CONVICTION : Osez, OSEZ annoncer cet horizon, qui donnera de l’assise et du sens à vos approches respectives. Voilà ce que je voulais partager avec vous, en rêvant que les deux candidats que vous êtes, tiennent tous deux ce discours d’avenir, qui devra être tenu un jour par un candidat courageux. Les temps sont mûrs. Il va de soi que je n’attends pas de réponse, autre que celle de vos interventions publiques... ».

Voilà, juste un mot pour vous dire que j’ai eu une réponse intéressante de François Bayrou, mon député candidat « Merci pour votre message et aussi (et surtout) pour votre Pacte humaniste ».

 

Maintenant, à ce stade-là, avant d’aller plus loin, je voudrais quitter le champ politique traditionnel : les législatives se préparent, le gouvernement est extraordinairement dynamique : il travaille sous les regards des media en permanence, nuit et jour, dans un sprint effréné. Il y a une impressionnante énergie, au moins jusqu’aux législatives, et je souhaite, sans aucun à priori, des réussites pour la France, mais n’oublions pas, à l’heure des scrutins, que l’existence de contre pouvoirs est une composante majeure de la démocratie, et que l’on juge toujours une civilisation à l’attention qu’elle porte aux plus démunis : enfants, personnes âgées, malades, handicapés, victimes, migrants…  

 

S’il fallait résumer mes propos précédents, et faire vraiment très brefs, deux mots, deux axes suffiraient : Terre et Humanisme (Terre nourricière bien sûr). Rappelons aussi que notre thème est bien « Rêves et Chemins d’Humanité ». Chacun d’entre nous essaie de conduire sa vie comme il l’entend, chacun suit son propre chemin, chacun s’implique où il peut, comme il peut, quand il peut, chacun a sa vision, chacun a sa conscience, « chacun d’entre nous est, à sa façon, responsable de la trajectoire du monde ». Et pour moi, actuellement, c’est très clair, après une quarantaine d’années d’engagements divers, mon chemin d’humanité est assez bien balisé : j’ai de la chance et j’apprécie d’être bénévole en responsabilité dans deux associations : Radio Voix du Béarn et « Terre et Humanisme », l’une radiophonique de plus en plus au service de l’autre humaniste. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer longuement sur ces sujets dans deux émissions précédentes, une relative au levier associatif et l’autre relative à l’Humanisme au cœur du monde. Rappelons une évidence de plus, que l’Humanisme au coeur du monde, passe prioritairement par l’Humanisme au quotidien, l’Humanisme au coeur de chacun.

 

Comme disait Gandhi, « Nous devons être le changement que nous voulons pour le monde ».

Aujourd’hui, pour moi, « Rêves et Chemins d’Humanité » s’identifie à mes engagements tout particulièrement à « Terre et Humanisme » qui est à mes yeux, et parmi d’autres heureusement, un levier majeur d’Humanité. Eh bien, pour vous en dire un peu plus, je vous propose d’embarquer avec moi dans ce roman, dans cette croisière découverte, dans cette aventure « Terre et Humanisme », qui fait partie de mon « Humanisme au quotidien » en trois étapes :

I-une première, où je décrirai ma perception du présent réel de « Terre et Humanisme »,

II-une seconde, incarnant les « Rêves d’Humanité », sera un exercice fictif personnel d’imagination esquissant un schéma possible de « Terre et Humanisme » à moyen terme, à 5/10 ans, qui n’engage que moi,

III-une troisième étape se centrera sur les « Chemins d’Humanité », c’est-à-dire les chemins possibles pour passer du présent à ce futur potentiel imaginé de « Terre et Humanisme ».

 

 

I-1ère étape :

Notre première étape est centrée sur le présent de TH. S’il fallait raconter l’association, je pourrais reparler de mon séjour et des actions au Mali début 2006 longuement explicitées lors d’émissions radio et largement illustrées sur mon blog, je pourrais aussi décrire la belle semaine d’immersion, en avril dernier, au mas de Beaulieu, siège de l’association, en relation étroite et sympathique avec les bénévoles, les stagiaires, le personnel salarié, les autres membres du Conseil d’Administration. Je pourrais m’appuyer sur quelques chiffres : par ex. 350 adhérents fin 2002, 1450 aujourd’hui 4 ans plus tard soit 4fois plus,  plus de 1700 titulaires d’un Livret Agir au crédit Coopératif, une revue trimestrielle « Les Nouvelles de TH » tirée entre 3000 et 5000 exemplaires,… destinée à informer le grand public de nos actions et aussi à sensibiliser sur des thématiques vitales plus larges,…

Mais pour les auditeurs nouveaux, je ne peux échapper à raconter l’essentiel, en faisant un survol de l’association et en parlant d’abord brièvement du fondateur :

Pierre Rabhi

Né dans une oasis du Sud algérien d'un père forgeron, Pierre Rabhi est confié à un couple d'Européens dès son jeune âge. Il reçoit alors une éducation française tout en préservant ses racines et puis, plus tard, le paysan ardéchois autodidacte qu’il est devenu depuis les années 60 est reconnu comme expert international pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification. Il participe à des programmes d'échelle mondiale y compris sous l’égide de l’ONU dans les années 80 et ne cesse depuis de poursuivre sa transmission aux quatre coins du monde, cherchant à fertiliser les sols désertifiés, à redonner leur autonomie alimentaire aux plus démunis, à promouvoir une réconciliation entre les Hommes et la Terre-Mère et à inaugurer une nouvelle éthique de vie.

A l’origine de notre Association TH en 1994, du Mouvement pour la TH en 2006, et inspirateur de très nombreuses associations, Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, philosophe, conférencier, candidat à la présidentielle en France en 2002, il appelle à l'“insurrection des consciences” pour fédérer ce que l'humanité a de meilleur et cesser de faire de notre planète-paradis un enfer de souffrances et de destructions.

L'association Terre et Humanisme

a donc été créée en 1994 sous le nom des "Amis de Pierre Rabhi", rebaptisée en 1999 sous son nom actuel, l'association oeuvre pour la transmission de l'agro écologie comme pratique agricole et éthique de vie, visant l'amélioration de la condition de l'être humain et de son environnement naturel.

A travers des activités de formation, et de sensibilisation, elle place au coeur de ses engagements la contribution active à l'autonomie, la sécurité et la salubrité alimentaires des populations, ainsi que la préservation et la régénération des patrimoines nourriciers.

Un mot sur l'agro écologie

Ayant pour objet la relation harmonieuse entre l'humain et la nature, l'agro écologie considère le respect de la terre nourricière et la souveraineté alimentaire des populations sur leurs territoires comme les bases essentielles à toute société équilibrée et durable.
Approche globale, elle inspire toutes les sphères de l'organisation sociale: agriculture, éducation, santé, économie, aménagement du territoire...etc.

Adaptable à tous les biotopes, au Nord comme au Sud, et accessible à tous, l'agroécologie présente des avantages à tous les niveaux écologiques, économiques, sociaux etc

" L'agro écologie, nous dit Pierre Rabhi, est pour nous bien plus qu'une simple alternative agronomique. Elle est liée à une dimension profonde du respect de la vie et replace l'être humain dans sa responsabilité à l'égard du Vivant ".

Le mas de Beaulieu

C’est le siège de l'association Terre et Humanisme et la " base logistique " à partir de laquelle sont développées ses actions, la structure du Mas de Beaulieu a vu le jour grâce à une souscription, lancée en 1998, qui a permis l'acquisition d'un terrain d'un hectare et d'un bâtiment sur la commune de Lablachère, en Ardèche méridionale. 

Actuellement toujours en cours d'aménagement, le Mas de Beaulieu est un lieu de formation (une douzaine de sessions par an), d'expérimentation et de démonstration de l'agro écologie. Il rassemble différentes techniques alternatives susceptibles d'inspirer les visiteurs :

verger de variétés anciennes, jardin pédagogique et expérimental, production de semences...etc.

aires de compostage,

recours à une architecture écologique pour la restauration du bâti (matériaux sains, électricité biotique, puits canadien...),

récupération des eaux pluviales,

traitement des eaux usées par phyto-épuration,

toilettes sèches,

chaudière à plaquettes de bois...etc.

Un mot sur les bénévoles :

Chaque année, ils jouent un rôle essentiel dans toutes les activités de l’association, aussi bien au jardin, que pour les travaux d’aménagement, ou à l’international. Leur présence exprime le besoin, largement ressenti par nous tous, d'un supplément d'âme, d'une implication hors du cadre strict d’obligations professionnelles pour contribuer à donner plus de sens et d'humanité à leur histoire, et à notre histoire.

Au niveau international,

actuellement cinq pôles d’activités sont concernés avec des programmes différents tous liés à la souveraineté et à l’autonomie alimentaire : au Burkina Faso et au Niger, au Mali à Tacharane, au Maroc à Dar Bouazza, en banlieue de Casablanca, à Taroudant, et à Kermet Ben Salem, au Sénégal.

Par ailleurs, chaque année, Terre et Humanisme propose à ceux qui sont intéressés, deux séminaires intitulés « Parole de Terre », du nom d’un ouvrage de Pierre Rabhi, un au Mali, dans le village de Tacharane, l'autre au Maroc, dans le village de Kermet Ben Salem. C’est dans ce cadre-là que j’ai beaucoup apprécié un premier contact au Mali en 2006 et que je me suis fait bénévolement embauché à TH.

L’asso TH a de nombreux partenaires,

j’en citerais quelques-uns :

Les Amanins, Point Afrique, Ka Hagna, Oasis En Tous Lieux, KOKOPELLI, A L'ECOLE DE LA TERRE, SAIGA, Nature et Progrès, Alliance pour la planète,…

 

Le Mouvement pour la Terre et l’Humanisme : il me faut maintenant absolument en parler.

C’est le nom d’une nouvelle association, née en juin 2006, initiée et présidée par Pierre Rabhi. Elle a pour objet d’impulser un mouvement international autour des valeurs et alternatives décrites dans la Charte pour la terre et l’humanisme.
Réunissant, entre autres, les différentes structures déjà existantes autour de Pierre Rabhi, le mouvement tend à devenir une plateforme d’échanges et d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à un nouveau projet de société replaçant l’humain et la nature au centre de nos préoccupations.

Notre mouvement, nous dit Pierre Rabhi, a pour vocation fondamentale de concilier l’histoire de l’humanité avec la réalité de la nature. 

  

Aussi, il me paraît important de vous énoncer les têtes de chapitre de cette charte, qui a vocation à fédérer tous ceux qui souhaitent réellement un avenir à l’espèce humaine. Vous pouvez la retrouver sur le site http://www.mouvement-th.org .

 

Constats : La terre et l’humanité gravement menacées : le mythe de la croissance indéfinie, les pleins pouvoirs de l’argent, le désastre de l’agriculture chimique, l’humanitaire à défaut de l’humanisme, déconnexion entre l’humain et la nature.
Au Nord comme au Sud : Famine, malnutrition, maladie, exclusion, violence, mal-être, insécurité…etc. Pollution des sols, des eaux, de l’air, épuisement des ressources vitales, désertification…etc. ne cessent de croître. Ces constats interpellent très fortement nos consciences, en appellent à notre responsabilité et nous invitent à agir d’urgence pour tenter d’infléchir des évolutions qui rendent notre avenir et celui des générations futures de plus en plus incertain.

Propositions : Vivre et prendre soin de la vie : incarner l’utopie, la terre et l’humanisme, la logique du Vivant, agroécologie, sobriété heureuse, relocalisation de l’économie, une autre éducation.

 

Voilà nous reparlerons de la charte un peu plus tard, je voudrais rappeler maintenant qu’une de mes précédentes émissions, il y a deux mois, était construite sur un questionnement humaniste que je m’étais infligé et que j’avais aussi proposé aux auditeurs. Eh bien, nous l’avons simplifié et proposé aussi aux lecteurs de la revue de « Terre et Humanisme » pour enrichir un prochain numéro centré sur l’Humanisme, et de plus, poussant le zèle à l’excès, j’ai osé me permettre de l’adresser à un échantillon d’amis par courriel. Pardon mes amis mais j’en suis ravi, car c’est grand bonheur et c’est trésor à chaque retour de questionnaire : merci aux Hélène, à Alain, à Jean-Louis, à Marie-France, à Didier, à Nathalie , à Christian, au jeune Nicolas, à François, à Dany, à Bernard les plus rapides pour dégainer et aussi à tous les autres. En avant-première, je vous offre deux cadeaux, le premier, il s’agit de propos, qui me semblent très représentatifs, d’une amie de la petite école, de la maternelle, il y a très, très longtemps, mariée à un camarade de la grande école. Bonjour Marie-France :   

 

« Pour moi l'humanisme, nous dit-elle, c'est mettre l'homme au centre de nos préoccupations, prendre toutes nos décisions et faire toutes nos actions en fonction de ce qu'elles apporteront de positif à l'homme. Au sens fraternité, égalité, respect, épanouissement, bonheur, ...Et ça pour tous les hommes, pas seulement pour une poignée de privilégiés. Ca implique évidemment d'abandonner l'argent comme critère de valeur. Dans la société d'aujourd'hui on n'y est pas ! »

 

Ensuite, je citerai la totalité de l’intervention d’un ami béarnais depuis 40 ans qui a été le premier à répondre, le jour même. Merci Didier, on peut toujours compter sur toi.

 

 1-qu'est-ce que l'humanisme pour vous? Quels témoignages souhaiteriez-vous faire partager ?

L’Humanisme représente pour moi une valeur très forte, assez facile à concevoir, mais tellement aléatoire dans sa mise en pratique.

On pourrait la définir en quatre mots : porter attention aux autres. Cela repose sur la combinaison du respect, de l’amour (au sens charité et dévouement), et d’une intégration d’autrui dans la construction et la réalisation de n’importe laquelle de ses  propres actions.

Mais au-delà des mots, quel défi pour les mettre en musique ! L’action individuelle semble inefficace à elle seule, mais elle s’avère indispensable d’abord pour illustrer une aptitude ensuite pour légitimer une action de groupe, pour la nourrir et lui donner du sens. En revanche, le groupe donnera à l’action sa solidité, sa force et sa durée. Le groupe à son tour, petit ou moyen, jouera le même rôle de noyau dynamique, de levain dans la pâte, dans les échelons collectifs qui nous entourent de près ou de loin, dans chacun de nos centres d’intérêt.

L’humanisme est en effet présent partout, dans chaque activité humaine : il y gît inerte si le sens est perdu de vue (politique, sport, loisirs, consommation, etc). Il colore vivement au contraire les initiatives de progrès et de fraternité, mais aussi les actes de la vie courante. Je le crois présent et signifiant dans notre attitude au volant, dans nos files d’attente, dans nos achats, dans nos parcours urbains, dans nos regards sur les jeunes ou les « marginaux ».

Au-delà du bénévolat, intrinsèquement humaniste, je pressens que ma tolérance plus ou moins myope, ma patience élastique, ma curiosité, mon espérance, mon écologie sont autant de prismes fidèles ou déformants pour la nécessaire attention visuelle ou morale envers mes semblables.

 2-pour positionner l'humanisme, comment fondement au coeur du monde, quels seraient les points les plus importants pour vous ?

Peut-être que la pierre angulaire se trouve dans la jeunesse : la former dans le sens du respect, de la tolérance, de la joie de vivre, de l’humilité, de la main tendue, voilà un effort considérable, mais tellement porteur, où les familles et les enseignants pourraient conjuguer leurs talents et leurs obligations les plus nobles.

Retrouver les valeurs dites civiques, y ajouter les enjeux écologiques et de solidarité sont autant de pistes pour les concepteurs et animateurs de notre cadre de vie.


 3-quels seraient les leviers du changement à mettre en oeuvre ?

Au point  où nous sommes rendus, le seul parti de bon sens est de cesser la consommation et la valorisation  libre et irréfléchie des ressources terrestres : fossiles, agricoles, industrielles, services, etc. La décroissance sera sans doute la voie de sortie par le haut de la crise qui nous attend demain. Piller et polluer comme nous le faisons, avec la meilleure foi possible me paraît irresponsable, sinon criminel. Nos politiques commencent à en effleurer la problématique, mais lequel freinera le premier ?

Un certain nombre de moratoires devraient être analysés et proposés aux électeurs : OGM, armements, déforestation, cultures et pêches intensives, stupéfiants, énergie nucléaire, activités polluantes, gaspillage de l’eau, etc.

Ces changements, qui ne sont qu’un moyen de survivre pour nos enfants et petits-enfants, offrent en fait un cadre apaisé pour une nouvelle cohabitation sur des bases économes et solidaires.

 

 4-quels sont les blocages majeurs ?

Il n’y a pas de problème sans solutions :

- contre l’égoïsme, l’ouverture et l’humilité ;

- contre le court terme et l’éphémère (quelle vanité que de zapper tout ce qui passe !), de la réflexion, des prévisions et de l’évaluation ;

- contre le manque de ressources, du partage et de l’économie ;


 5-toutes autres questions, à votre initiative.

L’Histoire bien assimilée devrait nous enrichir des essais fructueux ou non des générations précédentes. Les Sciences Naturelles pourraient relativiser nos ambitions : nous ne sommes ni seuls ni les meilleurs sur terre et la biodiversité (plantes, animaux notamment) est une des conditions essentielles de notre survie. En fait, toutes les disciplines « scolaires » sont fondatrices et elles contribuent à notre structure morale et intellectuelle, tant par le fond que par la forme et la méthode et l’on revient imparablement aux cases Jeunesse et Education qui sont deux lieux de passage obligé.

Merci encore à toi Didier et à tous les autres.

Peut-être serait-il bon qu’à ce stade de l’émission, nous prenions ensemble une nouvelle pause musicale.

 

Pour clôturer, en pleine transparence, cette présentation de « Terre et Humanisme » et pour résumer ma perception de la situation actuelle, je dirai : nous sommes dans une transition importante en cours, liée à une forte montée en puissance tous indicateurs confondus, transition qu’il faut conduire et accompagner.

 

Ce défi stimulant, pour lequel nous sommes à  priori armés, suppose deux choses : d’abord en 1er de Rêver, de confronter largement nos Rêves, Rêves d’Humanité, rêver à  ce que l'on veut vraiment faire avec toute la galaxie Pierre Rabhi (PR lui-même bien sûr, l'asso TH, le mvt TH, la galaxie d'associations "filles", les associations partenaires, ...) et également avec l'asso TH elle-même (les adhérents, les stagiaires, les salariés, les bénévoles, le CA, les commissions, les correspondants locaux,...nous tous..),

ensuite en 2nd point ce défi suppose de tracer des Chemins, chemins d’Humanité, intégrant structures, fonctionnement pour avancer là où on veut aller, en étant dans la cohésion et dans la cohérence avec nos valeurs, c'est-à-dire le plus exemplaire possible d'un point de vue "facteur humain" ou « humaniste ».

 

II-2ème étape :

Dans cette 2ème étape, nous allons faire un exercice fictif, nous allons Rêver, élucubrer, et nous situer résolument dans le futur à moyen terme dans 5/10 ans. Nous allons laisser vagabonder notre imagination.

Cà y est, nous sommes en 2014, que de choses ont bougé dans notre monde, qui eût cru que ce fut possible aussi rapidement. Cette année j’ai 70 ans et je suis toujours fidèle à l’association « Terre et Humanisme » qui  va fêter ses 20 ans, que de chemin parcouru, dans tous les domaines, en si peu de temps.

 

S’il fallait résumer ce qui s’est passé sur notre petite planète, on pourrait presque dire, que l’homme a enfin grandi, se rapprochant de son humanité. Ah, comme ils seraient heureux tous ces grands sages qui avaient inlassablement parlé dans le vide à des citoyens apparemment indifférents ou endormis, Einstein lui-même disait "Il devient indispensable que l'humanité formule un nouveau mode de penser si elle veut survivre et atteindre un plan plus élevé." Dans les années 2007, il existait déjà dans tous les domaines des hommes, des associations, des institutions, des mutants, un peu seuls, un peu marginaux, qui étaient dans cet autre monde rêvé, où le dieu argent n’avait pas tous les pouvoirs. Et puis, rapidement en tous domaines, des réseaux se sont multipliés et fédérés sur l’essentiel en un maillage serré à tous les niveaux, parce qu’on se rend bien compte de plus en plus que tout est carrefour, tout est relations, tout est en interaction. Chez nous en France, on se souvient du pacte écologique de Nicolas Hulot en 2007, on se souvient aussi bien sûr d’un candidat courageux en 2012, qui a osé proposer un Pacte humaniste, qui s’appuyait sur une vieille charte d’un certain « Mouvement Terre et Humanisme », où l’Homme et la Nature réconciliés retrouvaient leur vraie place. Et ce candidat du dialogue a été élu, attendu depuis longtemps par des citoyens enfin éveillés, et c’est notre président actuel. Et puis, l’Europe a suivi, et le monde est en chemin, le monde s’apaise, une nouvelle dynamique paraît être bien lancée, l’espoir est revenu, la jeunesse s’implique.

A l’ancienne trilogie classique pesant sur la trajectoire du monde : politiques, media, et tout le reste (opinion publique, entreprises,…), s’est rajoutée, pour donner sens à l’ensemble, un quatrième ingrédient : le nouveau fondement humaniste. C’est ce qu’expriment unanimement tous les ethnologues, historiens, sociologues, etc. de la planète réunis récemment en colloque, en « Grenelle humaniste » à Kenadsa en Algérie : le changement de paradigme, de fondement pour notre monde, ce basculage de la monétarisation à l’humanisation au sens large incluant tout vivant, règne animal et végétal y compris, ce basculage du matérialisme à l’éthique a été le déclic salvateur. Ils disent tous également qu’il faut rendre grâce à un petit bonhomme, né justement à Kenadsa dans une oasis du sud algérien, Pierre Rabhi ainsi qu’à son épouse Michèle qui a toujours joué un rôle discret mais majeur auprès de lui, et qui sont restés fidèles à leurs terres rocailleuses de Montchamp, en Ardèche cévenole. On commence aussi à parler dans les livres d’histoire de « Terre et Humanisme », et d’une certaine charte, qui aurait, dit-on, jouer un rôle non négligeable dans cette révolution pacifique. Voilà comment est habituellement décrit « Terre et Humanisme » dans les livres, en cette année 2014 :

 

-il est toujours question, bien sûr, du fondateur Pierre Rabhi, de son cheminement, de ses récentes et toujours pertinentes déclarations, de son destin, de son lieu de vie,

-en exergue, se trouve partout la fameuse charte fédératrice, déjà évoquée, écrite il y a presque 10 ans, traduite en une dizaine de langues, signée déjà par des dizaines de millions de personnes dans le monde qui est d’une pertinence rare et qui redonne à chaque être vivant sa dimension sacrée, 

 -le mas de Beaulieu est resté le siège de l’association TH et est devenu une vitrine exemplaire, la référence incontestable et logiquement imitée de l’association, dans sa double dimension terrienne grâce à l’agro écologie et humaniste à la fois dans son mode de fonctionnement et dans son intégration locale,

-le département de l’Ardèche, patrie de mes ancêtres, est département exemplaire et pilote dans cette approche d’avenir aussi bien au niveau de la densité des sites oasis expérimentaux qu’en matière de qualité des interrelations,

-au niveau local en France, existent partout des antennes de « Terre et Humanisme », largement autonomes, fédérant tous ceux, individuels, associations, institutions, qui adhérent à cette charte et partagent donc cet esprit humaniste,

-à la capitale, le mouvement TH a su mettre en juste valeur l’initiateur Pierre Rabhi, a su se fédérer avec d’autres partenaires, ici et ailleurs, pour peser vraiment sur les décisions essentielles aux divers niveaux national, européen et plus largement intercontinental,

-au niveau international encore, des associations TH par pays sont nées un peu partout,

-à tous les niveaux, les énormes besoins de formation à l’agro écologie, unanimement reconnue, ont été concertés et satisfaits grâce à des solutions inédites et d’exemplaires partenariats, afin de faire face à l’urgence alimentaire et au déficit humaniste longtemps et inexplicablement négligés dans les années écoulées.

 

III-3ème étape :

Entrons enfin dans la troisième étape de notre croisière que j’annonçais ainsi : elle se centrera sur les « Chemins d’Humanité », c’est-à-dire les chemins possibles pour passer du réel subjectif de « Terre et Humanisme » d’aujourd’hui à ce futur potentiel fictif à moyen terme.

 

Notre présente 3ème étape sera elle, un mixage personnel de réel, de fictif, d’imagination, de témoignage. Entrons dans cette étape en revenant en 2007 avec une association TH en forte croissance et poursuivons notre roman, notre aventure, en essayant d’ouvrir quelques pistes, quelques chemins vers cet horizon 2014 fictif, décrit précédemment.

Aussi je vous propose de survoler brièvement quatre points dans cette ultime étape : la charte, l’approche locale, la méthode, et quelques mots sur l’extension internationale.

 

1-La charte à vocation universelle, déjà évoquée, est sous-titrée « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? Quels enfants laisserons-nous à la planète ? » Il existe déjà dans tous les domaines des individus, des associations, des institutions, des entreprises, etc. qui sont dans cet autre monde et qui fonctionnent en totale phase avec cette charte. Aussi, la signature d’une telle charte, devrait permettre de rassembler tous ceux qui partagent cette approche, et j’ai la conviction que 80% de la population y adhèrerait, par ex, et je connais un peu le sujet, pour tous ceux, bénévoles ou non, qui ont dépensé ou dépensent de folles énergies dans des projets humanitaires, la signature d’une telle charte est un acte hautement symbolique qui donne un sens collectif et un poids politique au sens noble, en mettant « l’Humanitaire au service de l’Humanisme », au même titre que « l’aide (au développement) doit absolument servir à tuer l’aide ». Et on pourrait poursuivre en élargissant « l’associatif au service de l’humanisme », etc. et on pourrait citer ainsi tous les domaines… Dans cette charte, où l’argent n’est pas le moteur absolu, où la ressource humaine n’est pas la variable d’ajustement de base, l’humanisme au quotidien est bien la condition essentielle. Et il apparaît clairement que ces chemins d’humanité, ceux sont finalement ces cheminements personnels et collectifs qui opèrent le changement de logique entre la financière d’avant et l’humaniste d’après.  

Une nouvelle et ultime pause musicale pourrait reposer un instant nos neurones suralimentées.

 

2-L’approche locale : Et maintenant comment faire pour avancer, pour faire connaître et signer cette charte, pour faciliter ces cheminements personnels et collectifs, pour opérer ce changement de logique ? La tâche est immense mais nous sommes nombreux, en puissance.

Regardons au niveau local sur notre territoire, regardons s’il y a des correspondants locaux potentiels, esquissons quelques orientations globales : peut-être faudrait-il créer des liens au niveau local, faire connaître TH et la charte, promouvoir l’éthique et la pratique agro écologiques ?

S’il fallait poursuivre cet exercice, on pourrait par exemple :

Au niveau des liens :

-s’appuyer sur la liste des adhérents TH, sympathisants locaux, et associations partenaires pour se rencontrer, se connaître, s’apprécier, s’enrichir de nos différences, partager, mettre en synergie expériences, compétences, connaissances, dynamiques, engagements associatifs et autres.. ce qui devrait élargir les perspectives et construire progressivement un maillage « sympathisants » par ex. contact récent avec le Crédit coopératif, partenaire précieux et également engagement avec l’association « Reporters d’Espoir » sur le principe d’une opération simultanée fin 2007 de promotion de RE et de rassemblement des « sympathisants » de TH et de la charte,

 

Au niveau de l’information sur TH et la charte :

-on pourrait s’appuyer sur les évènements et les opportunités de la vie locale, sur les réseaux de relations, sur le quotidien, …par ex. information ou interpellation des élus ou candidats lors de permanences ou des campagnes électorales, lors de débats publics, par le biais de sites internet ou de blogs, salons, festivals, interventions dans la presse quotidienne (ex transmission de l’article « Semences de la vie » de Pierre Rabhi lors du dossier des bio carburants et OGM),

 

Au niveau de la promotion de l’éthique et de la pratique humanistes et agro écologiques :

-on pourrait s’appuyer sur l’existant, sur les associations « voisines », sur les jardiniers, les marchés bio, les AMAP, sur les medias, sur les politiques ouverts, sur l’opinion publique, sur les opportunités, par ex. festival de la Terre, marchés bio, marchés fermiers, …actions de soutien par pétition,

-s’appuyer aussi sur d’autres évènements sans lien très direct avec l’agro écologie,…par ex intervention lors de la présentation du film « We feed the world », 

-s’appuyer, sans abus, sur les amis et son carnet d’adresses partiel ou total, par ex. pour leur proposer un questionnaire humaniste,

 

3-Sur la méthode :

-importance pour chacun de la bonne relation : relation à soi, aux autres, à la Nature, mais aussi au temps et à l’argent,

-dynamique de réseau nécessaire entre le siège de TH et les diverses approches locales, avec information et écoute réciproque,

-le chemin doit être cohérent avec la nouvelle logique : écoute, respect, attention à l’autre, souci de bien répondre aux questions, par ex un nouvel adhérent d’âge mûr, nous dit : « mes seules compétences concernent en définitive la conduite de projet, l'écoute clients, et la mise en place de méthodes de résolution de problèmes complexes. Je ne connais rien à "l'humanitaire" et pas beaucoup plus aux sciences de la terre. Mais on va s'adapter. Ma demande concerne plus l'humanisme relatif aux enfants, peut être donc ce qui concerne l'eau et l'éducation »,

-faire simple, pas de lourdeur administrative, mettre en synergie, fédérer sur l’essentiel, partir de l’idée que les gens ont peu de temps, appui logistique éventuel sur d’autres associations, pas d’argent, pas de « hiérarchie », appui sur opportunités, utilisation intelligente et concertée de la messagerie électronique,

-ouverture et autonomie larges dans le respect des valeurs, 

-au niveau local au départ, puis peut-être à voir au niveau départemental et régional.

 

Il paraît important d'avoir dans chaque zone (local ou département) un « correspondant », qui sert de trait d'union, même s’il fait très peu au départ. Il doit savoir qu’il est libre et dispose de grandes marges de manœuvre, selon sa volonté, sa créativité et les opportunités. La simple désignation est dynamisante et la première phase, de création de liens, essentielle. Par ailleurs, si priorité il doit y avoir, le plus important est ce qui se vit, plus que ce qui peut s’écrire.

 

A ce stade-là, deux confidences supplémentaires : d’abord une première réunion des « sympathisants » du Béarn a eu lieu à Pau et un premier message « numérique » a été lancé en direction des adhérents du pays basque pour rassembler les Pyrénées Atlantiques, ensuite un scoop, vous pouvez prendre connaissance de la charte sur le site du Mouvement TH et la SIGNER dès à présent. Pour ne pas vous inonder d’adresses, je préfère vous en donner une seule, celle de mon blog http://jackdesendets.blogspot.com et en « liens favoris », vous en trouverez plusieurs dont celle de Pierre Rabhi et donc de l’asso et du mouvement TH.

 

4-Juste quelques mots sur l’international :

Sans se tromper on peut affirmer qu'à court et moyen terme, dans une réalité progressive de souveraineté alimentaire, d'une part il y aura de plus en plus de demandes de formation en agriculture de qualité (en particulier en agro écologie) et d'autre part une offre de qualité et en quantité devra se développer fortement pour répondre à ces demandes. Cette double question de la forte croissance de la demande et de l’offre en réponse est au cœur de nos réflexions, et des pistes se dessinent : partenariats avec organismes d’enseignement etc. 

 

Voilà chers auditeurs, c’était « Rêves et Chemins d’Humanité » à travers notre aventure « Terre et Humanisme » ; notre croisière découverte en trois étapes, va donc s’achever. Merci de votre attention, dont j’ai peut-être abusée, mais mon blog à tête reposée, devrait vous permettre rapidement de revenir sur les textes, les sons et même il y aura des images de cette croisière.

Au moment de l’accostage, en vous adressant mes habituelles salutations fraternelles, en vous disant à bientôt, j’ai plaisir à vous communiquer une sublime réponse au questionnaire humaniste, sous la forme d’un bouleversant poème témoignage, intitulé GOREE, la tristement célèbre île de Gorée au Sénégal. Merci Hélène pour ce cadeau à nous tous :

 

GOREE, je me souviens de toi, je t’ai parcourue autrefois

Une île au large de DAKAR, où il fait bon flâner le soir…

En fermant les yeux simplement

Je vois des ruelles fleuries

Qui sentent l’amour et la vie

Mais vient au loin le grondement

Des cris et des gémissements

Qui me harcèle et me poursuit

Comme un refrain de tragédie

 

GOREE, les lettres de ton nom

Sont sculptées au fond de mon cœur

Elles brillent et brûlent au plus profond                       

Comme l’amour, comme la peur

                                                                   GOREE, cinq lettres alignées

                                                                   Comme une file en rangs serrés

                                                                   GOREE, G…O…R…si l’on sait regarder

                                                                   l’OR  est dans la gueule du  « G »

C’est ainsi, je n’y suis pour rien

Le mal se croise avec le bien

Et dans tes cinq lettres, c’est sûr,

L’enfer se marie à l’azur

                                                                   G comme GRELOTS, comme GRELOTTER

                                                                   Comme la GEOLE où l’on croupissait

                                                                   G comme GREEMENT, G comme GALERES

                                                                   GARE aux coups… qui pleurent sur la mer

O comme OUBLIERA-t-on jamais

OU sont allés ceux que j’aimais ?

O comme Oser se révolter

Oser parler d’égalité

 

                                                                   R comme RAGE de subir toujours

                                                                   R comme REVER jour après jour

                                                                   Il est pour quand,  le grand  RETOUR ?

                                                                   Puis RETISSER d’autres Amours

 

E comme ETOUFFER l’innocence

EFFACER nos noms de naissance

E comme ENFER ENFIN ENFUI ?

E comme ENFANTS , ESPOIR de vie                      

                                                                  GOREE, je te prends par la main.

                                                                  Contre moi je te serre bien

                                                                  ouvrir par delà l’océan

                                                                  les bras aux autres continents

                                                                  nous rencontrer, nous écouter,

                                                                  est-ce vraiment trop demander ?

 

GOREE,

Sur les ailes du temps, tu t’envoles, tu  chantes dans le vent,                                                          

GOREE, sur les vagues du temps, je te berce indéfiniment…

GOREE, sur les vagues du temps, tu me berces…  inlassablement…    

           

 

 

 

 

 


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