12ème émission février 2006
Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Le mois dernier, je vous annonçais l’émission
d’aujourd’hui, en ces termes : ce sera un anniversaire important, pour moi
du moins, l’animation de 50 émissions à RVB. Il s’agira donc de la 12ème du feuilleton « Regards
du Sud » et aussi de son 1er anniversaire, et il
s’agira également du 38ème épisode du feuilleton « A la
Découverte du Ciel », qui est dans sa 4ème année.
Ce thème peut s’exprimer en deux mots « Bilan et Perspectives ».
Pour cet anniversaire, j’ai donc beaucoup de joie à convier les auditoires de ces deux séries, à entendre mes analyses, introspections et élucubrations avec une introduction et une conclusion communes aux deux feuilletons. Entre ces deux parties extrêmes communes, il y aura, une approche distincte d’une part pour les amoureux du monde terrestre avec « Regards du Sud » comme d’habitude, tous les 1er mardi du mois à 21h, et d’autre part pour les amoureux du monde céleste avec « A la découverte du ciel » tous les 1er mercredi du mois à 17h30 sur Radio Voix du Béarn, ou VDB, ou « La bouts de Nouste ».
Tout cela, c’est la même radio sur 95.10MHz, et elle dispose depuis le 1er janvier d’un site internet en construction www.radio-voixdubearn.info qui devrait s’enrichir progressivement.
Comme
d’habitude, cette émission sera dense, trop dense peut-être, c’est vrai, je
plaide coupable mais je demande des circonstances atténuantes, compte tenu de
la dimension du sujet.
Pardon d’avance. A terme, tous les textes de « Regards du Sud » pourraient être lus sur ce nouveau site.
Cet anniversaire est un temps fort, c’est l’occasion de s’arrêter un moment sur le chemin, de relire en un survol accéléré les émissions passées et de vérifier qu’elles correspondent bien aux objectifs initiaux.
C’est ensuite, à partir de ces analyses, d‘esquisser les perspectives futures.
Tout de suite, je vous propose de vous rappeler le pourquoi de ces deux émissions, que je qualifierais pour faire bref d’astronomique (ou d’astro) et d’humaniste. Vous verrez, elles sont à priori complètement différentes, mais elles ont aussi de nombreux points communs. Elles sont selon une formule que j’aime beaucoup : « pareilles et différentes ».
Quels sont les objectifs initiaux
et affichés de l’émission « A la découverte du ciel » ? Je me
cite, pardon de le faire de temps en temps : « Cette émission
s’adresse à tous, petits et grands, du moins à tous ceux qui ont déjà levé les
yeux vers le ciel et qui ont eu envie d’en savoir un peu plus. C’est en quelque
sorte un feuilleton céleste, initiatique à l’astronomie, où chaque
épisode
mensuel sera centré sur un thème précis développé par un invité, suivi d’un
flash d’actualités astronomiques. L’astronomie est multiforme et chacun devrait
pouvoir y trouver un peu de son bonheur, aussi bien dans l’observation que dans
la contemplation ou dans la compréhension de notre vaste et superbe univers ».
Cette initiation cosmique a un objectif prioritaire : arriver à faire
lever la tête aux auditeurs, avec le bon réflexe quotidien, dès le lever et au
coucher, de regarder le ciel : c’est beau, c’est gratuit, c’est facile et
çà change toujours,…
Et regardons maintenant les objectifs initiaux de « Regards du Sud » ?
Je
les détaillais ainsi : « c’est une émission d’espoir en particulier
pour les jeunes, cette émission se veut la réponse à un paradoxe qui me
taraude, moi et d’autres, depuis au moins 40 ans. D’un côté, un constat positif
est qu’il y a des gens intelligents et cultivés dans tous les milieux, avec une
sensibilité et une générosité magnifiques, il y a des dévouements exceptionnels
partout,… et pourtant nous sommes dans un monde gravement malade, pourri par
l’argent, souvent démentiel et d’un égoïsme forcené, impitoyable pour les
pauvres et les faibles de notre minuscule planète… »
Est-ce que ce monde injuste actuel peut continuer longtemps ainsi, avec des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres ? N’est-il pas possible, sans naïveté excessive et sans violences, de construire un monde plus fraternel ?
Et je poursuivais : « Regards
du Sud » essayera d’élargir notre regard aux dimensions du monde en nous
situant du point de vue des pays très pauvres comme le Burkina Faso, cher à mon
cœur, ou le continent africain, sans oublier les pauvres de chez nous. Le
sous-titre adopté est encore plus explicite, qui veut répondre avec d’autres à
la question : « Comment construire, tous ensemble, un monde plus
fraternel ? » Question que j’appellerai parfois, pour
simplifier, «
A priori, nous voyons bien que ces deux émissions, l’astronomique et l’humaniste, sont très différentes et je voudrais vous montrer quelques autres différences, mais surtout les similitudes profondes :
1ère autre différence : DC a
déjà une bien longue vie derrière elle, bientôt 4 ans, RS a démarré il y a un
an. Elles sont à des stades très différents d’évolution,
2ème différence : DC s’appuie
sur une association, la SAPO avec, en principe, un intervenant systématique de
la SAPO, RS se fait en solo, en one man show le plus souvent, avec appui sur
les écrits de multiples intervenants absents,
3ème différence : DC (durée 30
mn) est surtout une transmission de connaissances, d’informations par un
intervenant éclairé avec aussi le témoignage d’astronomes amateurs, RS (durée
40/50mn) est d’abord un travail individuel de mémoire, d’analyses, de
recherches, d’éventuels contacts et de réflexions personnelles.
Quant aux similitudes, j’en citerai six :
1ère similitude. Pratiquement les mêmes mots peuvent résumer leurs objectifs :
pour l’émission astronomique, contempler, connaître et comprendre, pour
l’émission humaniste. Ces 3 mêmes mots sont valables, contempler, connaître, comprendre mais il faut en rajouter un essentiel, dans la même série : construire,
2ème similitude. Il s’agit
aussi dans les deux cas de « l’observation du monde », pour « La
découverte du ciel », le monde, c’est l’univers, le cosmos, pour « Regards
du Sud », le monde, au sens mondialisation, c’est notre planète, la Terre.
3ème similitude : dans les deux émissions, regarder ailleurs, c’est
regarder dans les 4 dimensions chères à Einstein (3 dimensions d’espace et une
dimension de temps), c’est se plonger dans le passé, c’est percevoir divers
stades de l’évolution. Quand on contemple un ciel étoilé, tout ce que l’on
regarde, c’est dans le passé, il faut que la lumière des objets célestes arrive
jusqu’à nous, parfois après plusieurs milliards d’années de cheminement, et on
peut observer aussi bien tous les âges que tous les stades de l’évolution de
l’Univers (par ex. étoiles en début de vie, en fin de vie, nébuleuse gazeuse ou
pouponnière d’étoiles, galaxies en interaction, ..). Quand on regarde notre
planète, on peut voir quelques 300 millions d’habitants de tribus indigènes,
dont de nombreux peuples chasseurs-cueilleurs d’avant la révolution néolithique
il y a 10 000 ans, quand on va en brousse en Afrique, on se retrouve chez nous
il y a 50 ans. C’est donc souvent notre passé que nous observons.
4ème similitude : dans les deux émissions, il est important de changer
notre regard, conditionné et déformé par notre vécu et notre environnement
immédiat, il est bon de regarder « depuis ailleurs ». C’est vrai pour
« Regards du Sud », depuis les pays du Sud, depuis les plus démunis,
cela bouleverse nos certitudes, cela relativise nos préoccupations habituelles,
cela nous ramène à l’essentiel. C’est vrai aussi pour « La découverte du
ciel ». Il est émouvant de découvrir les mêmes émotions chez les
astronautes de toutes nationalités : voir la terre depuis l’espace, avec
sa beauté, sa fragile fine couche d’atmosphère, ses blessures change
complètement le regard, nous disent-ils. Ils ressentent très fort une
fraternité universelle, qui est au cœur de la quête de « Regards du Sud ».
5ème similitude : nous l’avons déjà exprimée, la contemplation,
l’enchantement, aussi bien du ciel, que de notre monde, beauté de la Nature,
beauté aussi souvent de l’humanité,
6ème similitude : certains thèmes pourraient être traités, aussi bien dans
l’une ou l’autre émission (ex « Le soleil et
le climat » traité dans l’émission astro,
qui aurait pu être traité dans l’émission humaniste, avec la problématique du « réchauffement climatique », de même
pour « la vie extra terrestre », « les voyages interplanétaires », et
même pourquoi pas « les planètes extrasolaires »)
A
ce stade de mon introduction commune aux deux feuilletons astro et humaniste, et dans cette émission bilan, je voudrais dire un mot de la
radio, en général, et de Radio Voix du Béarn en particulier. J’ai eu l’occasion
et la chance professionnellement de beaucoup travailler avec les media de
toutes natures.
Et la radio pour moi, est un media exceptionnel, qui a un rôle majeur. La radio permet d’approfondir un sujet, il est possible de prendre du temps pour expliquer, et l’écoute est plus facile que la lecture pour beaucoup. Avec la radio, il n’y a pas le danger de la télé, où le point fort qu’est l’image, est souvent la pire des choses, le paraître prenant trop de place, parfois toute la place au détriment du fond. Les sujets y sont aussi souvent survolés. La radio est, dans le monde, l’outil le plus précieux d’information, de sensibilisation, de formation, et de prise de conscience. C’est un outil de proximité et de large diffusion, un outil de démocratie accessible aussi à ceux qui ne savent ni lire, ni écrire. Restons honnêtes, la radio a quelques inconvénients, le plus important, me semble-t-il, est la difficulté de connaître les auditeurs (leur nombre, leurs réactions, leurs souhaits), c’est effectivement un point qui ne facilite pas la motivation des animateurs. Un autre inconvénient moindre est l’absence d’images, qui rend difficiles certaines explications.
Après ces considérations générales sur la radio, parlons maintenant de « Radio Voix du Béarn ». Mon premier contact avec elle remonte à l’été 2002, où nous avions organisé avec la SAPO, en mon village de Sendets une grosse manifestation, dans le cadre de la Nuit des Etoiles 2002. C’est ainsi que pour informer le public potentiel, je me suis trouvé le 7 août 2002 en direct dans le studio invité par Océane, la responsable de la station.
J’avais apprécié que dans notre large communication, parmi toutes les radios informées, une radio, la « Voix du Béarn » nous invite à en parler plus longuement. L’accueil et l’ambiance furent fort sympathiques et déterminants. Océane a évoqué sur le champ la possibilité d’une émission périodique sur l’astronomie. La perspective de transmettre cette passion à ceux qui n’ont pas eu la chance d’y goûter était intéressante. Le défi était lancé, la réponse positive quasi-immédiate et voilà c’était parti, ....voilà comment Océane m’a adroitement piégé, mais, comme aurait chanté Edith Piaf, non rien de rien, non je ne regrette rien. Un mois et demi après ce contact, le 1er épisode de la série « À la découverte du ciel » était sur les ondes, livré aux auditeurs.
Depuis presque 4 ans, j’aime beaucoup Radio Voix du Béarn, pour 36 raisons :
Ambiance sympa, richesse des talents, diversité
des émissions, variété musicale, radio béarnaise humaniste d’inspiration
chrétienne, radio de proximité ouverte au monde, qualité des relations entre
les rares et dévoués permanents et les nombreux animateurs bénévoles croyants
ou incroyants, les commentateurs sportifs pédagogues, sans oublier les
multiples correspondants locaux motivés,
J’apprécie beaucoup la liberté dont je dispose,
même si cela me prend beaucoup de temps, mais la liberté n’est-ce pas justement
la possibilité de choisir ses contraintes, j’apprécie la possibilité
d’initiatives, j’apprécie aussi de pouvoir participer aux échanges sur les
améliorations possibles, si, si, il y a des points perfectibles, et de réfléchir sur le devenir de Radio Voix
du Béarn,
J’aime l’écrit, et la radio pour moi, pour mes
émissions actuelles, c’est aussi l’écriture, car, chacun sait, que les plus
belles improvisations sont souvent longuement pensées et couchées sur le papier.
Deux éléments de plus nécessitent cette écriture : les impératifs d’une
programmation minutée rigoureuse, ainsi que la mémorisation écrite
indispensable pour élargir, en temps différé, le cercle des auditeurs, grâce
aux sites Internet, sites SAPO et RVB.
Pour
achever cette introduction commune aux deux émissions astronomique et
humaniste, je dirais, que la radio, c’est, pour moi, un engagement personnel
lourd et enrichissant, qui était probablement écrit quelque part, car « il
y a très longtemps à Nîmes où j’ai vécu jeunesse et adolescence, j’ai été
boy-scout et donc j’ai eu la chance d’être souvent immergé dans dame Nature et,
en particulier, de passer de nombreuses nuits à la belle étoile. Curieux, j’ai
donc ressenti tout jeune cet émerveillement pour la voûte céleste étoilée, avec
plein d’interrogations de toutes natures : artistiques, scientifiques,
philosophiques, spirituelles,... ».
Déjà
les émissions astro et humaniste étaient en
gestation. Par ailleurs, j’ai depuis longtemps sur mon bureau deux sphères
prémonitoires d’une douzaine de cm de diamètre : une mappemonde qui
positionne tous les pays sur notre planète terre, et une sphère céleste
positionnant toutes les constellations, et toutes deux symbolisent parfaitement
mes deux émissions.
Chers auditeurs, avant d’entrer dans une partie spécifique à chaque émission pour faire un survol du passé, tirer des enseignements et évoquer des perspectives, je vous propose une pause musicale à l’initiative de Karine. Pour clôturer cet anniversaire de la 50ème, les deux auditoires se retrouveront à nouveau pour une conclusion commune. A tout de suite.
Nous avons déjà évoqué la genèse de l’émission « A la découverte du ciel », liée à la Nuit des Etoiles 2002 à Sendets. Je voudrais exprimer à cette occasion, que l’astronomie est une école de patience, et donc de sagesse, dépendant directement de dame Nature à travers météo et qualité du ciel. Nous avions pour ces 48h de cette Nuit des Etoiles, déployé une énorme organisation, mobilisé une quarantaine de personnes, aussi bien pour la logistique que pour l’animation astronomique, merci à la SAPO.
Je
cite : champs aménagés en parkings, déviation circulation routière,
extinction éclairage public, signalisation, construction par la commune d’une
passerelle d’accès à la coupole de la SAPO à Sendets, communication tous
azimuts… et aussi une vingtaine d’instruments, télescopes, lunettes de toutes
dimensions, spectroscope, présentation de météorites, vidéo projection avec
documents conçus pour la circonstance, conférences pour les jeunes, pour les
moins jeunes, salle informatique astronomique, expo photos,…
Bilan
des courses, les dieux du ciel n’ont pas été avec nous, le beau temps n’a pas
été là, …mais, malgré le mauvais temps, un public de quelques 300 personnes
s’est passionné, et, bien sûr, une conséquence très directe de cette Nuit des
Etoiles 2002, comme je l’ai déjà dit, la naissance de l’émission « A la
découverte du ciel » dans la grande famille de Radio Voix du Béarn.
D’ailleurs, pour les curieux, ils pourront rechercher quelques souvenirs imagés
et écrits de cette Nuit des Etoiles, cette Nuit fondatrice sur le site de la
SAPO (Société d’Astronomie des Pyrénées Occidentales), il faut bien chercher,
il faut aller dans « Souvenirs en photo ». Mais d’abord, pour trouver
le site de la SAPO, vous recherchez par ex par google les deux mots SAPO et
astronomie. Vous pourrez aussi y lire les textes de la presque totalité de ces
émissions radio, dont nous allons suivre l’évolution à présent.
Quant, à posteriori, on se retourne sur ces années et sur ces 38 émissions, il est facile de discerner 3 phases :
La 1ère phase, en gros la 1ère année se résume en un mot « les
fondamentaux » : nous avons pratiquement fait le tour des « fondamentaux »
de l’astronomie amateur avec des séances sur l’observation, les objets
célestes, les appareils d’observation, « la lumière, messagère des étoiles »,
la photo argentique et numérique, la webcam en astronomie,…etc. Petit à petit,
le puzzle astronomique s’est assemblé et dévoilé, nous n’avons pas hésité
ensuite à vous entraîner vers le Pic du Midi de Bigorre bien sûr, et puis aussi
vers le top mondial en matière d’astronomie professionnelle, avec le VLT…
La 2ème phase a combiné continuité et innovation, continuité avec des thèmes
costauds : le soleil et le climat, la vie extra terrestre, la structure de
l’Univers, les exo planètes... et innovation avec les interviews passion, que
j’annonçais ainsi « il s’agit de faire germer et émerger chez nos
auditeurs une passion pour l’astronomie, aussi nous
croyons
au témoignage et au mimétisme et nous irons donc à la rencontre d’astronomes
amateurs, qui nous diront tout de leur propre passion : comment elle est née ?
Comment elle s’exprime ? Quelles sont, à leurs yeux, les merveilles du
ciel ? etc. ». Merci aux collègues astronomes amateurs de la SAPO qui
se sont livrés avec talent à mes interviews passion.
La 3ème phase, dans laquelle
nous sommes toujours, a poursuivi l’alternance de thèmes du passé, du présent
et du futur : par ex un survol de l’astronomie à l’astrophysique,
Questions importantes : où en sommes-nous aujourd’hui, dans notre 4ème année « d’A la découverte du ciel » Quel bilan peut-on en tirer ? S’il fallait résumer, c’est, sans aucun doute, le sentiment d’une mission collective accomplie, au-delà de nos espérances initiales : mobilisation des astronomes de la SAPO, qualité des interventions, rigueur scientifique, passion exprimée, mémorisation sur le site SAPO,…
Et la suite, maintenant ? Il me semble que l’hypothèse la plus plausible pour le feuilleton « A la découverte du ciel » est d’accoster au terme de cette belle aventure aux beaux jours de l’été, sans exclure, pour le futur, quelques émissions non périodiques ou quelques reportages ponctuels liés aux évènements astronomiques. Quatre ans pour un feuilleton sérieux, c’est un très bel âge pour tirer une élégante révérence. N’excluons pas totalement le relais pris par un autre astronome amateur, qui périodiquement ou non, en s’appuyant sur l’information quasi en direct sur le Web, sur les revues viendrait vulgariser les actualités astronomiques et spatiales. La seule certitude, c’est que la matière ne manquerait pas. L’avenir prochain nous dira ce qu’il en adviendra.
Avant de retrouver les auditeurs de « Regards du Sud » pour une conclusion commune, Karine va nous offrir maintenant une détente musicale.
Il existe dans notre vaste
Univers de nombreux et superbes ballets cosmiques où de proches galaxies liées
gravitationnellement se courtisent longuement jusqu'à une fusion intime ultime.
C'est le cas de notre Galaxie, «
Nous en reparlerons dans un
milliard d'années.
« Regards du Sud » fête donc sa 1ère année d’existence. Dans cette partie spécifique à l’émission que j’ai appelée humaniste, (1) nous nous attarderons sur la genèse de cette émission, (2) puis nous reviendrons sur les objectifs avant de (3) survoler les thèmes évoqués au cours de cette 1ère année, ensuite nous tirerons (4) quelques enseignements avant de parler (5) des perspectives futures.
(1)La genèse, la naissance de cette émission : vous me permettrez de m’arrêter quelque peu sur ce passage mystérieux d’un état, où il n’y a rien, où il n’y a pas d’engagement à un nouvel état où un engagement très lourd se détermine. C’est à mi 2004, en préparant mon 4ème voyage au Burkina Faso, programmé en novembre de la même année, que je suis tombé par hasard, sur un site Internet remarquable (www.abcburkina.net) et plus précisément sur un texte, que j’ai beaucoup apprécié, il était intitulé « Comment lutter contre la pauvreté ? », daté du 20 avril 2004 et signé de Maurice Oudet depuis Koudougou au Burkina.
C’est
ce texte-là à cette date-là, 30 ans jour pour jour après le décès accidentel de
mon frère aîné, qui a été, sans aucun doute, le déclic, car en approfondissant
le site, en cherchant qui était ce Maurice Oudet,
j’ai trouvé à nouveau une succession impressionnante de clins d’œil, de signes,
de hasards, mais qu’est-ce que le hasard ? Einstein disait « le hasard, c’est quand Dieu vient incognito
sur la terre ». Cette interrogation « Comment lutter contre la
pauvreté ? » m’a toujours poursuivi et j’ai de plus en plus l’intime
conviction que la réponse s’exprime en une phrase qui avait marqué le jeune
adolescent que j’étais : « Chacun d’entre nous est responsable de la
trajectoire du monde ».
Ce jour-là, ce 20 avril 2004, j’ai décidé de m’engager dans une nouvelle aventure, que je savais exigeante : le principe d’une nouvelle émission était arrêté ainsi que le thème de la 1ère de lancement : ce serait le compte-rendu de ce voyage au Burkina Faso, au cours duquel, bien entendu, j’ai pu échanger avec le nouvel ami Maurice Oudet. « Première » effective concrétisée par l’interview d’Océane dés mon retour et diffusée en février 2005. Cela faisait déjà quelque temps que je pensais à une émission qui essaierait de croiser les regards et de transmettre aux gens du Nord le regard d’habitants du Sud sur notre monde : leurs convictions, leurs désespoirs, leurs efforts, leurs espérances…
Il est sûr aussi que cette
émission a pu avoir lieu, parce que je faisais déjà partie de
(2) Nous avons rappelé tout à l’heure, les objectifs de « Regards du Sud », qui aurait aussi pu s’appeler « Regards d’espoir », ou même « Citoyens du monde », objectifs résumés dans le sous-titre « Comment construire, tous ensemble, un monde plus fraternel ? ». Nous les avons aussi exprimés différemment :
élargir notre regard pour mieux connaître notre
monde,
rendre hommage, en citant leurs propos souvent
visionnaires, à ceux qui ont apporté leur énergie ou même donné leur vie pour
un monde plus solidaire,
informer sur les expérimentations porteuses, ici
et ailleurs,
partager aussi la chance que j’ai eue et tout ce
que la vie m’a appris au cours des années,
fournir une grille d’analyses de l’actualité
ainsi qu’un cadre de références pour enrichir les opinions et les actions de
chacun,
donner des pistes pour faciliter l’engagement de
chacun dans ce projet vital et pour multiplier le nombre de ceux qui partagent
cette espérance,
apporter de la confiance, du sens, de l’espoir,
en particulier aux jeunes, dans notre monde actuel souvent désespérant.
On peut dire que cette émission se veut un message d’espoir, et donc une bonne nouvelle.
(3)Déroulons maintenant les 11
émissions passées, en expliquant la motivation de chacune : les premières
se voulaient introductives : après la 1ère relatant le voyage
au Burkina Faso, la n°2 a détaillé le pourquoi de l’émission, la n°3, intitulée
« Les grandes lignes de notre projet » a esquissé des réponses aux 3
questions de base : Dans quel monde sommes-nous ? Où voulons-nous
aller ? Comment y aller ? L’état des lieux s’est enrichi d’une
profusion de regards, regards global, astronomique, scientifique, historique,
regard d’artiste, regard spatial amoureux et de grands intervenants se sont
aussi manifestés.
La n°4, « Le rêve européen » a voulu s’appuyer sur l’actualité avant l’élection du 29 mai avec 5 regards croisés : regards du futur, sur l’Europe, d’Amérique, du passé et un regard plus personnel. La n°5 « Les peuples indigènes » nous a entraînés vers la diversité culturelle, en un tour du monde de 25 étapes auprès de ces peuples qui totalisent 300 millions d’habitants. La n°6, nous a ramenés vers l’actualité avec le thème « Le rêve européen interrompu ? (Point d‘interrogation) ». La n°7 s’est centrée sur une ethnie, que je connais bien « Les samos du Sud au Burkina Faso », en analysant ainsi et aussi le fonctionnement et le « vivre ensemble » de nombreuses sociétés rurales au Burkina et ailleurs. La n°8 « Qu’avons-nous à apprendre de l’Afrique ? » s’est centrée sur un ouvrage de Pierre Praverdand, qui en résumé, nous dit « Peut-être le temps est-il venu pour nous de reconnaître que la pauvreté passagère de l’Afrique nous cache son étonnante richesse humaine et culturelle, tout comme notre prospérité matérielle nous permet de voiler des formes plus insidieuses de pauvreté humaine et spirituelle ». La Terre et la Nature sont sacrées en Afrique et ailleurs. Pour exprimer cette dimension sacrée, la légendaire déclaration du grand chef indien Seattle, il y a 150 ans, est d’une magistrale beauté. Les n° 9 et 10 nous ont conduits vers un sujet majeur et vital « La Terre nourricière et le monde paysan ». Enfin, le mois dernier en n°11, le Brésil était à l’honneur, et j’avais introduit ce thème en ces termes : « Le Brésil, un pays passionnant, à l’avenir incertain, et qui cumule et résume à lui seul les lourdes contradictions de notre monde »
A
partir de cette rapide synthèse, vous constatez une grande diversité, une
variété d’approches et il est aisé de percevoir que le thème que je choisis
mensuellement, est au service de la construction de ce monde plus fraternel,
dont nous voulons presque tous. Chaque thème doit permettre, à sa manière,
d’éclairer les 3 questions de l’état des lieux, de là où on veut aller et du
comment y aller ? Une fois, le thème défini, la page blanche est là, il ne
reste donc plus qu’à s’appuyer sur sa mémoire, sur sa documentation, à
rechercher des informations tous azimuts, à avoir des contacts éventuels, à
réfléchir avec tout cela, à trouver le fil directeur de l’émission, à rédiger
ce mémoire, à l’enregistrer et à le proposer en partage aux auditeurs.
(4)Au bout d’une année de « Regards du Sud » et d’une telle discipline, quels enseignements peut-on tirer ? En préalable, je constate que ce mémoire me demande beaucoup plus de temps que je ne l’aurais souhaité, mais je trouve passionnant de me fixer cet examen mensuel, ce défi, de m’immerger mois après mois dans un nouveau sujet, qui change totalement mais qui tourne toujours autour de l’Essentiel, de ce monde fraternel à construire.
C’est une véritable alchimie qui se renouvelle chaque mois, à partir d’un savant dosage de trois ingrédients indissociables : mémoire, recherche et réflexion personnelle.
1er - mémoire, mémoire d’une vie riche d’expériences, car j’ai la chance, depuis toujours, d’avoir une vie pleine, dense, vécue passionnément dans toutes ses composantes : familiale, professionnelle, sportive, culturelle, spirituelle,... sous le signe de la diversité et de l’enthousiasme, avec force voyages, passions et multiples engagements de toutes natures. Je suis jeune, un jeune retraité de 61 ans, passionné de la vie et des humains, je me reconnais dans les propos de Jean Cocteau, qui disait « je ne suis pas un touche-à-tout, mais un tout me touche »,
2ème - recherche, multiforme, en relation avec le sujet mensuel : archives personnelles, livres, sites Internet, expositions, rencontres, contacts, actualités,…les outils modernes facilitent énormément ce travail de recherche, aussi bien l’informatique, le Web, la presse, les radios, les TV satellites, ..(Par exemple, j’ai suivi en quasi direct des débats OMC à Hong Kong, etc…),
3ème - réflexion personnelle enfin qui est le 3ème ingrédient, qui est le travail de la pensée,
de l’esprit, qui demande du temps, le temps de la maturation, réflexion qui se
nourrit des deux autres ingrédients : la mémoire et les recherches. Cette
réflexion concerne le fond pour chercher des chemins de progrès, ou discerner
des approches intéressantes, cette réflexion concerne aussi la forme pour transmettre
de la meilleure façon. C’est un exercice intéressant, rare et fécond, me
semble-t-il, que de prendre le temps de la réflexion, habituellement cela se
fait le plus souvent rapidement. C’est difficile d’accepter le temps de la
maturation, du temps qui parait perdu car cela ne va pas aussi vite qu’on le
souhaiterait, on a l’impression de piétiner, mais c’est bon signe, c’est
mûrissement.
L’enseignement majeur pour moi, au bout d’une année de cette émission, est que tout ce que j’ai pu vivre dans le passé, tout ce que je vis dans le présent, qui peut sembler de l’activisme ou de la dispersion, tout cet ensemble vient enrichir l’alchimie évoquée et justifie à posteriori, s’il en était besoin, toutes ces activités et tous ces engagements pris. J’ajouterai une remarque : cet engagement lourd, je ne savais pas ce qu’il serait, mais j’attendais un tel ouvrage, qui justement me permette « d’être », pleinement et j’apprécie aujourd’hui de m’être lancé dans une telle folle aventure, dans un tel projet : « Comment construire tous ensemble un monde plus fraternel ? » : le thème est immense, c’est la diversité maximale, c’est l’ouverture la plus vaste possible, c’est s’appuyer sur des intervenants de toutes spécialités : ethnologue, économiste, politique, artiste, etc., c’est l’interdisciplinarité totale, j’aime beaucoup.
S’il fallait me faire plaisir pour définir cette émission, je pourrais dire, à la Cyrano de Bergerac, « bien des choses, en somme » : cette émission, c’est liberté absolue, c’est jeu de construction, immersions en série, rencontres chaleureuses, c’est acte de création, c’est cadeau et partage, c’est gestation et délivrance, c’est enfantement, c’est joie et souffrance, c’est communion avec l’humanité et le cosmos, c‘est fraternité universelle, c’est passion, c’est compassion, c’est amour, c’est espérance, c’est présence, c’est prière, c’est mon homélie mensuelle, c’est mon champ à labourer, c’est plénitude jubilatoire.
Ressaisis toi, poète, nous en étions aux enseignements importants : oui, j’ai aussi découvert la puissance, la force de « l’analogie », en particulier la fécondité du changement d’échelle, que j’évoquerais peut-être un jour avec la « relativité d’échelle ». Je vais détailler cette force, en m’appuyant sur deux exemples, déjà évoqués dans de précédentes émissions :
1er exemple notre projet « Dans
quel monde sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? Comment y aller ? »….il
est très instructif de changer d’échelle et de se poser cette triple question
au niveau du monde, de l’Europe, de la nation, ...jusqu’à la personne
elle-même, c’est-à-dire à chacun de nous : « quelle est ma vie
actuelle, Où est-ce que je veux aller ? Comment y aller ? ».
Histoire personnelle et Histoire universelle sont en étroite dépendance
réciproque.
2ème ex un grand africain disait « Il
y a 3 catégories de personnes : les dormeurs, les généreux et les égoïstes ».
Je commentais ainsi : Il exagère certainement, mais il a le mérite
d’interpeller chacun. Pour ma part, je serai plus nuancé que lui, et je
changerai encore d’échelle, je dirai qu’en chacun de nous il y a ces 3
composantes de dormeur, de généreux et d’égoïste… Et puis, selon les
circonstances, les périodes de la vie, les caractères de chacun, l’ambiance
générale, une composante peut apparaître dominante chez certaines personnes. Et
il sera intéressant aussi d’appliquer la formule de ce grand africain à
l’échelle des pays : pays dormeurs, généreux ou égoïstes ? A l’échelle des
continents ? A l’échelle du monde. Et, nous serions certainement d’accord
avec ce grand africain pour dire que notre monde actuel est égoïste et qu’il
doit devenir généreux.
Regardons
maintenant les enseignements qu’il est possible de tirer quant au projet
lui-même. Une année à habiter avec ce projet d’un monde plus fraternel,
débouche sur quelques pistes, issues de l’alchimie évoquée. Je vais essayer de
vous dire l’essentiel, sans faire une synthèse que je devrais tenter probablement
dans quelques mois :
Je savais qu’il y avait des gens exceptionnels
un peu partout, que des organisations faisaient un travail énorme. Mais je ne
soupçonnais pas qu’il y ait autant de réflexions, d’expérimentations, de
coopération, de coalition, …aussi bien au niveau individuel, que collectif :
c’est un signe réjouissant d’espoir, il y a des générosités extraordinaires, il
y a des vies qui se donnent pour ce monde plus fraternel à construire, il y a
des alliances porteuses d’espérance qui s’établissent,
Je savais que le monde était malade, et j’ai
découvert qu’il était encore plus malade que je ne le pensais, et qu’il y avait
urgence,
Aux 3 questions « dans quel monde
sommes-nous ? », « où voulons nous aller ? », et « comment
y aller ? » : il me semble que pour les deux premières
questions, des réponses partagées et adaptées à la diversité des situations
sont accessibles, la 3ème
question
est plus difficile. « Comment y aller ? ». Archimède, dés le 3ème siècle avant Jésus-Christ, aurait pu dire Euréka, en nous soufflant la solution
en ces termes : « Donnez-moi un levier et je soulèverai le
monde ».
Pour construire ce monde souhaité, il faut donc de multiples leviers de toutes natures : « Les leviers du changement ». Dés la 3éme émission, j’énonçais 5 leviers majeurs, que j’appelais « méthodologiques » et je cite :
Nécessité de grands ensembles régionaux, comme
l’Europe pour nous,
Mobilisation essentielle de l’opinion publique,
grâce aux moyens techniques de communication,
Appui sur les opportunités, l’actualité, sur ce
qu’on appelle le « calendrier ou l’agenda international »,
Passage du « face à face » épuisant au
« côte à côte » motivant, c’est-à-dire de la confrontation au
dialogue,
Engagement individuel.
Et puis, d’autres catégories de leviers se sont découvertes :
Leviers thématiques (l’agriculture), leviers géographiques (le Brésil), leviers humains, leviers artistiques, médiatiques, politiques, scientifiques, spirituels, …essayons de définir ce qu’est un levier dans le cadre de notre projet : un levier, ce peut être un lieu, une action, un homme, une association,…etc., qui par son évolution favorable, peut avoir un effet d’entraînement important et même déterminant. Notre émission consiste donc d’abord à recenser et à analyser les leviers de toutes natures, c’est ce que nous avons commencé à faire, ensuite à voir comment il est possible pour ces leviers de les orchestrer et de les faire fonctionner ensemble.
Un ex. dans la famille des leviers humains, pour les deux émissions sur « La Terre nourricière et le monde paysan », je me suis appuyé sur 6 personnes, six leviers humains, que j’ai qualifiées ainsi : « il existe déjà des hommes qui sont dans cet autre monde que nous souhaitons, qui pensent et agissent autrement. On pourrait les appeler des Mutants, ceux sont des sages, des pacifiques, des prophètes d’aujourd’hui, des Hommes authentiques (avec un grand H), des consciences qui sont déjà dans cet autre monde, au niveau de leurs réflexions, de leurs actions, de leur esprit et de leur vie,.. ». Il en existe d’autres, des pionniers, des défricheurs, des traits-d’union, des passeurs, des premiers de cordée, des audacieux,…
4ème - je suis aujourd’hui convaincu que 80% des personnes partagent cette espérance qui nous anime, ce peut être un signe d’espoir, mais, comme je l’exprimais dans une émission précédente, « une dualité concerne le cœur et la conscience de l’Homme. Il y a souvent un fossé entre ce que souhaite l’Homme s’il écoute la générosité qui est en lui, et entre ce qu’il est prêt à accepter s’il écoute trop sa composante égoïste ». Comme nous l’a dit un proverbe africain : « Si les bouches des fourmis s’unissaient, elles transporteraient un éléphant », Einstein a aussi exprimé à sa façon, cette responsabilité de chacun dans la trajectoire du monde : « Le monde est dangereux à vivre. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ». L’engagement personnel est bien un des leviers majeurs.
5ème - Après une année de « Regards du Sud » et les propos que j’ai tenus précédemment, il me paraît inutile de m’étendre longuement sur les perspectives futures : le décollage de l’émission vient de s’effectuer, la trajectoire, aux yeux du concepteur, est parfaitement conforme aux espérances. Poursuivons courageusement notre alchimie humaniste.
Et maintenant, avant de retrouver les auditeurs de « A la découverte du ciel » pour une conclusion commune, Karine va nous offrir une détente musicale.
Après cette ultime pause musicale, je propose aux deux auditoires à nouveaux réunis à l’occasion de la 50ème, de clôturer cette émission bilan/perspectives en trois mouvements : un 1er mouvement qui reprendra les conclusions essentielles de chaque émission, un 2ème qui annoncera les prochains thèmes et enfin un 3ème et dernier mouvement qui clôturera, de belle manière, cette émission spéciale « anniversaire ».
Engageons-nous
dans ce 1er mouvement avec l’émission astro « A
la découverte du ciel » : le bilan, en résumé, c’est le sentiment
d’une mission collective accomplie, au-delà de nos espérances, avec une
mobilisation des astronomes de la SAPO, de grande qualité. Quatre ans pour un
feuilleton mensuel aussi sérieux, c’est un très bel âge pour tirer une élégante
révérence. Aussi, l’accostage au terme de cette belle aventure devrait
s’effectuer aux beaux jours de l’été, sans exclure pour le futur, quelques
émissions non périodiques ou quelques reportages ponctuels liés aux évènements
astronomiques.
Quant à l’émission humaniste « Regards du Sud », Regards d’Espoir, à l’issue de son 1ère anniversaire, on peut dire que c’est une émission exigeante et passionnante pour l’animateur, une immersion chaque mois dans un nouveau sujet, qui change totalement mais qui tourne toujours autour de ce monde fraternel à construire ensemble. Il y a du pain sur la planche, aussi l’accostage n’est pas à l’ordre du jour, le décollage vient de s’effectuer, la trajectoire, aux yeux du concepteur, est parfaitement conforme aux prévisions et aux espérances. Nous souhaitons aussi qu’il en soit de même pour nos auditeurs, passagers de cette grande aventure, mais passagers acteurs.
Le
2ème mouvement nous dévoile, selon les habitudes, les prochains
thèmes du mois de mars 2006 : pour « Regards du Sud », il
s’agira d’un « Compte-rendu de voyage au Mali », voyage que j’aurais
effectué en janvier 2006, avec Pierre Rabhi et
l’association « Terre et Humanisme », dans le cadre d’un projet
solidaire à Tacharane prés de Gao, sur le fleuve
Niger. Si vous voulez en savoir plus dés à présent, vous pouvez rechercher sur
le Web « Terre et Humanisme ».
Quant « A la découverte du ciel », le président de la SAPO, Jean Lachaise►, professeur de
physique à l’Université paloise, viendra tout nous dire sur « la
spectroscopie au service de l’astronomie ».
En 3ème et dernier mouvement, je vous ai annoncé un beau final, je dirais même un final en apothéose. Et, pour ce faire, le grand astronome Camille Flammarion, ce touche-à-tout génial a accepté, à ma demande pressante, de conclure. Il nous parle de notre Humanité et de notre planète Terre. Voici donc ses propos, écrits en 1879 dans « l’Astronomie Populaire », il y a donc 127 ans :
« Il est impossible de considérer
froidement cette réalité sans être frappé de l'étonnante et inexplicable
illusion dans laquelle sommeille la majeure partie de l'humanité. Voilà un
petit globe qui tourbillonne dans le vide infini, autour de ce globule végète
un milliard quatre cents millions de mites raisonneuses, sans savoir ni d'où
elles viennent ni où elles vont, chacune d'elles, d'ailleurs, ne naissant que
pour mourir assez vite, et cette pauvre humanité a résolu le problème, non de
vivre heureuse dans le soleil de la nature, mais de souffrir constamment par le
corps et par l'esprit. Elle ne sort pas de son ignorance native, ne s'élève pas
aux jouissances intellectuelles de l'art et de la science, et se tourmente
perpétuellement d'ambitions chimériques. Étrange organisation sociale ! Elle
s'est partagée en troupeaux livrés à des chefs, il envoie de temps en temps ses
troupeaux, atteints d'une folie furieuse, se déchaîner les uns contre les
autres, et l'hydre infâme de la Guerre moissonner les victimes, qui tombent
comme les épis mûrs sur les campagnes ensanglantées : 40 millions d'hommes
sont égorgés régulièrement chaque siècle pour maintenir le partage
microscopique du petit globule en plusieurs fourmilières !...
Lorsque les hommes sauront ce que c'est que la
Terre, et connaîtront la modeste situation de leur planète dans l'infini, lorsqu'ils
apprécieront mieux la grandeur et la beauté de la nature, ils ne seront plus
aussi fous, aussi matériels d'une part, aussi crédules d'autre part, mais ils
vivront
en paix, dans
l'étude féconde du Vrai, dans la contemplation du Beau, dans la pratique du
Bien, dans le développement progressif de la raison, dans le noble exercice de
facultés supérieures de l'intelligence. ».
Merci au grand Monsieur Camille Flammarion.
Chers auditeurs, il ne me reste plus qu’à vous dire, à bientôt, avec mon astronomical et fraternel bonsoir.
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